La chirurgie de l’obésité, que ce soit le bypass, la sleeve ou l’anneau gastrique (de moins en moins réalisé) est souvent perçue à travers un prisme de jugements, d’idées reçues et de fausses croyances.

Pourtant, pour les personnes concernées, il ne s’agit ni d’un « choix facile » ni d’une « solution miracle », mais bien d’un parcours de transformation profond, physique, psychologique, et émotionnel, remplie de hauts et de bas

Voici 10 fausses croyances courantes qu’il est grand temps de déconstruire.

 

 

« C’est la solution de facilité »

Faux.
Rien n’est « facile » dans un parcours bariatrique. Entre les démarches médicales, les évaluations psychologiques, les régimes pré-opératoires (pour certaines personnes), les douleurs post-op, les changements radicaux d’habitudes alimentaires, les jugements et peurs des autres et l’ajustement émotionnel, c’est tout sauf une solution de confort.

 

« Après l’opération, on maigrit automatiquement »

Faux.
La chirurgie est un outil, pas une baguette magique. Il y a de nombreux changements derrière. Il faut apprendre à manger différemment, bouger, se réconcilier avec son corps et ses émotions. Il y a une perte de poids les premiers mois mais il y a aussi beaucoup de reprises après quelques années.

 

« On ne peut plus rien manger »

Faux.
On peut manger de tout, mais différemment. En plus petites quantités, plus lentement, en machant correctement avec une attention nouvelle portée aux sensations de faim et de satiété. Il s’agit d’une rééducation alimentaire. Il est d’ailleurs toujours possible de grignoter d’où l’importance de changer son rapport à la nourriture et de sortir de l’addiction.

 

« C’est purement esthétique »

Faux.
La chirurgie bariatrique est une opération thérapeutique, prescrite dans un cadre médical, souvent pour lutter contre des comorbidités comme le diabète de type 2, l’hypertension, l’apnée du sommeil, ou l’arthrose. Elle permet d’augmenter sa durée et ces conditions de vie.

 

« Ça ne demande aucun effort personnel »

Faux.
C’est tout l’inverse. Ce parcours demande un engagement physique, nutritionnel, psychologique et émotionnel. Il faut réapprendre à vivre autrement : se reconnecter à son corps, écouter ses besoins, gérer ses émotions autrement que par la nourriture et ne pas créer une autre addiction (alcool, drogue, tabac…)

« C’est dangereux et risqué »

Partiellement faux.
Comme toute opération, il y a des risques. Mais les techniques sont aujourd’hui maîtrisées et très encadrées. Les bénéfices l’emportent largement pour les patients éligibles, à condition d’un suivi rigoureux avec une prise en charge pluridisciplinaire.

 

« Les patients deviennent carencés à vie »

Partiellement faux.
Avec une bonne prise en charge nutritionnelle et un suivi régulier, les carences peuvent être évitées ou corrigées.

Le by-pass implique effectivement la prise de vitamines et de compléments à vie afin d’éviter les carences. Ce qui pose problème, c’est souvent l’abandon du suivi post-opératoire et une dérive dans le temps.

 

« Tout le monde peut en bénéficier »

Faux.
Il ne suffit pas de vouloir se faire opérer. Il y a des critères stricts : un IMC supérieur à 40, ou supérieur à 35 avec comorbidités, un suivi médical préalable, et une évaluation pluridisciplinaire (cardiologue, pneumologue, psychologue, nutritionniste…). Il ne s’agit pas d’une chirurgie de convenance.

 

« C’est une honte de devoir en arriver là »

Archi-faux.
Derrière l’obésité, il y a souvent beaucoup de souffrances qui ont amené à grossir et en plus la souffrance des kilos moqués, critiqués…

Faire ce choix est un acte de courage, de lucidité, et de soin de soi. Il n’y a aucune honte à demander de l’aide afin de repartir sur de nouvelles bases avec son corps. L’obésité n’est pas un « manque de volonté, c’est une maladie chronique multifactorielle.

« Après, tout rentre dans l’ordre »

Faux.

L’opération ne répare pas l’image de soi, les blessures émotionnelles, ou les troubles du comportement alimentaire. Un accompagnement post-op est essentiel pour éviter les rechutes, construire une nouvelle identité, et retrouver un rapport apaisé au corps et à la nourriture.

 

 

La chirurgie de l’obésité est un nouveau départ, pas une fin en soi. Elle mérite un regard bienveillant et informé, car elle s’inscrit dans un parcours de soin global. Derrière chaque opération, il y a une histoire, des luttes, des efforts, des espoirs, et souvent… une renaissance.

Mais pour que cela dure dans le temps, il est nécessaire de changer en profondeur sa relation avec soi, son corps, la vie…

 

 

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