Courses et shopping

Courses et shopping

 Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Courses et shopping  

 

Faire ses courses au drive est une nouvelle habitude. Il y a encore quelques années, je devais, comme des milliers de personnes, me rendre dans un supermarché.

C’était plutôt anodin, un caddy ou un panier, quelques courses, le passage en caisse et voilà…

Mais c’était sans compter sur le regard des autres et leur jugement.

 

Être obèse est souvent stigmatisé.

Si tu en es là, c’est de ta faute : « tu manges n’importe quoi, ne te bouges pas… ».

C’est considéré comme un manque de volonté pour certain et de la fainéantise pour d’autre.

 

Vous arrive-t-il d’acheter de la glace, des bonbons, du chocolat, des viennoiseries, du fromage, des chips…bref quelque chose entrant dans la catégorie calorique ?

C’est plutôt commun mais en étant obèse, j’étais cataloguée « C’est normal que je sois comme ça ».

 

Après des remarques, sous-entendus et regards appuyés dans ce sens, deux phénomènes se mettent en place.

  • Je me sentais mal de faire les courses ;
  • Je suis devenu parano, à vouloir expliquer que j’ai acheté des fruits et des légumes à un producteur local, que tout ça n’est pas juste pour moi…

En réalité, tout le monde ne regarde pas le contenu de mon caddie et il n’y a que dans la publicité que les caissières analysent ce que j’achète.

Mais marquée par quelques personnes, le doute et le mal-être étaient devenus constants.

 

Ce sentiment n’est pas limité au supermarché, j’ai ressenti ce jugement à la boulangerie ou en mangeant à l’extérieur.

Une fois, sur une brocante, derrière mon stand, je mangeais quand un couple s’est arrêté, l’homme disant « vous n’allez pas manger tout cela ? ».

Surprise, j’ai répondu que non, cette salade de pommes de terre était pour tout le monde…

Mais oui, en tant qu’obèse, j’ai eu le droit à un traitement personnalisé, des inconnus s’arrêtant, jugeant et me donnant l’envie de me recroqueviller, la boule au ventre.

 

Une étude parue dans « Obesity » montre que les personnes victimes de  « Fat shaming », c’est-à-dire de moqueries… se renferment sur elles-mêmes, consomment davantage de calories, cessent de pratiquer une activité physique, créant un cercle vicieux…

 

J’ai pu dire à plusieurs reprises que « je m’en foutais du regard des autres »…mais c’était faux.

J’essayais de me persuader moi-même mais j’étais touchée, je me sentais rejetée, jugée et mal dans ma peau.

 

Ce qui est ironique, c’est que même après avoir perdu du poids, je me retrouvais à la caisse du supermarché à vouloir justifier mes achats. Les empreintes négatives ont laissé des traces profondes que n’efface pas mon physique actuel.

C’est vraiment avec une longue et profonde introspection ainsi que la création d’empreintes positives avec mes amies que j’ai lâché ce discours interne, prenant même plaisir à manger un cookie en balade, à la vue de tous…

Aujourd’hui je sais que je suis responsable de mes souffrances.

Je ne peux pas empêcher les autres de parler, de me juger mais accueillir les évènements ne dépend que de moi.

 

 

Pour rester dans la lignée des magasins, un autre phénomène problématique en tant qu’obèse est le shopping. Dans les séries américaines, tu vois des femmes avec des tenues grandes tailles magnifiques et qui les mettent en valeur. Je n’ai pas trouvé cela en France à un prix abordable.

 

Ici, il faut déjà repérer les boutiques qui vendent des grandes tailles et entendons-nous bien, le 42-44 n’est pas une grande taille pour moi !

Les séances de shopping entre copines sont parfaites pour se sentir à part et frustrée. J’ai pu acquérir une belle collection d’accessoires (une écharpe est taille unique en général…) avant de renoncer à cette pratique qui n’était plus un plaisir.

 

Pourtant plus de 40% des femmes s’habillent en taille 44 et plus.

Si cette cible n’est pas à négliger, elle est plus contraignante pour les boutiques. La morphologie des femmes rondes varie davantage qu’une femme mince.

Ventre, cuisses, poitrine changent en fonction de la personne, il faut donc avoir un certain savoir-faire pour proposer des vêtements adéquats. C’est un investissement que peu de marques font. D’autant plus qu’être associée à de la grande taille n’est pas valorisant pour elles.

 

Heureusement, il existe des magasins moins discriminants avec une grande variété de choix. Le rayon grande taille est souvent le plus petit du magasin, au fond ou dans un coin mais parfois j’ai pu y faire de surprenantes trouvailles.

Je pense qu’il y a une petite incompréhension de la part de certains stylistes mais tous les goûts sont dans la nature…

Personnellement, je n’adhère pas trop au concept : ultramoulant, court et multicolore ou au contraire, terne et large comme un sac à patate…Il y a des entre deux dans d’autres pays mais pas dans les magasins que je fréquentais.

 

De plus, être obèse implique d’avoir du budget et de savoir se projeter.

Un même manteau dans une grande enseigne était 3 fois plus cher en 50 qu’en 38. Alors oui, il faut plus de tissus, j’en conviens mais il n’y aurait pas une petite exagération là ?

En fait, tout est dans l’offre et la demande expliquent ces boutiques. Il y a moins d’achats en taille 50, soit moins d’économies d’échelle dues au nombre de pièces achetées, le prix de revient est donc plus important.

 

Quant aux sous-vêtements, au-delà du bonnet D, si je ne voulais pas un truc de grand-mère, je devais commander sur internet. Il faut mieux ne pas être adepte des essayages.

 

Tout cela peut tenir de l’anecdote face aux drames qui arrivent tous les jours dans le monde.

 

Devoir acheter des bottes sur internet parce que « mollets larges » ne veut rien dire en France ou ne pas pouvoir fermer complètement ses bottines pour laisser le sang passer, peut donner lieu à de vrais rigolades si l’histoire est bien racontée.

Mais au quotidien, être obèse impliquait suffisamment de souffrances pour que je n’ai pas, en plus, à galérer pour seulement m’habiller et avoir des tenues dans lesquelles je me sentais bien, mise en valeur et qui me valorisaient.

 

Aujourd’hui, je ne vais quasiment plus dans les boutiques donc cela a peut-être changé.

Il est vrai que ma façon de consommer a évolué. Je ne cherche plus à « avoir » pour « être ». J’achète d’occasion en privilégiant la qualité à la quantité et en ne cherchant plus à rentrer dans un moule ou à posséder pour avoir l’impression d’exister.

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Quel est le processus du cheminement de la cessation des souffrances ?

Quel est le processus du cheminement de la cessation des souffrances ?

En 2020, je débutais une formation pour devenir thérapeute. Notre enseignant nous a demandé une dissertation sur le processus de cheminement de la cessation des souffrances.

Voilà ma réponse de l’époque.

« Il est où le bonheur, il est où ?» de Christophe Maé résume bien l’attente et la recherche des individus.

Voilà une question qui vient dès le plus jeune âge, ma nièce de 6 ans me l’ayant posée. Sauf que cette interrogation laisse penser qu’il faut le chercher. A cette demande, l’univers ne  peut pas y répondre.

En effet, le bonheur est déjà là, au fond de Soi, attendant un peu de place pour se manifester. Pour ce faire, il convient de sortir des souffrances.

Cela nécessite de passer par plusieurs étapes essentielles et indissociables pour parvenir à la cessation des souffrances.

 

La première étape de ce cheminement est la prise de conscience.

Nous ne pouvons changer que ce dont nous avons conscience. Hors, si la souffrance est perçue, elle peut être niée, minimisée, détournée…et au-delà de cela, il est nécessaire de savoir qu’il existe une autre voie, que souffrir n’est pas un passage, le leitmotiv d’une vie.

Cet état de fait peut être provoqué par une rencontre, une information…indiquant qu’il existe autre chose que la souffrance. Et ensuite par une mise en pratique à travers une introspection, pour un travail en profondeur sur Soi permettant l’éveil de la conscience.

 

Une fois cette première étape franchie, il convient de faire un choix : s’engager dans ce processus ou non.

De l’extérieur, cela peut sembler évident de vouloir sortir d’un état négatif mais plusieurs mécanismes entrent en jeu :

  • L’Ego (détaillé plus tard) a une fonction homéostasique. Il y a un système en place, il doit le garder. De ce fait, il va répliquer et naturellement créer le doute, la suspicion face à cette promesse ;
  • Le cerveau utilise 20 à 25 % de l’énergie dans le corps pour fonctionner. Il cherche donc à optimiser ses besoins et va créer des habitudes difficiles à changer.
  • Le « fast… » tout est désormais accessible rapidement : les courses, les repas, les commandes, …Je veux, je click, j’ai… Avoir de l’éphémère ne demande plus d’efforts ou d’attentes, une introspection est tout autre. Cela implique un investissement, un engagement que tout le monde n’est pas prêt à faire.

Seuls une vraie motivation, une souffrance profonde ou un véritable élan du cœur permettent de dépasser durablement ces barrières.

 

La prise de conscience et le choix effectués vont permettre de commencer à sortir de l’ignorance grâce à l’étude et à la pratique. Commencer à étudier les mécanismes de l’esprit permet donc de sortir de nos souffrances grâce à la mise en pratique de ces nouvelles connaissances.

 

En effet, dans un premier temps, il est important de savoir qu’il existe plusieurs plans de la conscience : le plan temporel où l’on trouve les peurs, l’attachement, l’identification et donc la souffrance, et le plan subtil qui est en lien avec les mécanismes, lié au cœur et donc qui permet de se connecter à la joie tapie au fond de chacun.

Sortir du mental pour se connecter au monde vibratoire est possible à partir d’une vision globale de la conscience.

Dès lors que cette nouvelle conception est en place, il est possible de constater qu’il n’y a pas de connexion avec le monde vibration car tout passe par les sens. L’esprit est conditionné et le comportement des individus est influencé par 5 groupes : la matière, les perceptions, les sensations, les formations mentales et la conscience. Cette nouvelle compréhension permet de voir la place donnée aux sens dans le quotidien et de découvrir que tout est interprété à travers des filtres.

L’esprit n’est pas libre et il est limité. Tout n’est qu’une interprétation venant des conditionnements de l’éducation, de la société, de l’expérience…et c’est d’ailleurs tout cela qui entre en jeu lors d’une prise de décision. Avant de donner une réponse ou d’avoir une réaction, il y a un enchainement en cascade qui se produit dans l’arrière-plan de la conscience, cela s’appelle l’interaction. En une fraction de seconde, l’esprit synthétise ses informations et prend une orientation. Le Moi reproduit ces conditionnements provoquant une interprétation des faits, de la vie, de la sensation ressentie…

 

A partir de ce nouveau paradigme découle une réalité qui ébranle la vision faite de la vie et du contrôle de cette dernière.

Tout est interdépendant.

Toute action provoque une réaction. La conséquence de cette dernière deviendra une action et ainsi de suite. Dès lors, il est facile de comprendre qu’une action malveillante engendrera une réaction malveillante et cela créera un cercle vicieux.

De plus, la découverte de ce mécanisme permet de comprendre que le contrôle n’est qu’une illusion.

Comprendre et accepter ce lien de causalité et l’interdépendance va donner lieu au lâcher-prise de l’esprit sur son existence. Il n’y a pas un « Moi » et le reste du monde mais un Tout. Cette constatation permet de sortir de la dualité et donc de la souffrance. Sans cela, l’esprit se limite à ses organes de perception et cela va créer des illusions basées sur les peurs, le doute, l’insécurité…et c’est cette interprétation qui provoque de la souffrance. Désormais, il devient évident que seul l’expérience et la nature de cette dernière comptent, d’où l’importance d’être dans l’Ici et le Maintenant.

Cette notion fait partie des fondations pour aller vers la cessation de la souffrance tout simplement parce que dans l’Ici et le Maintenant, il n’y a pas ce passé qui n’est déjà plus, il n’y a pas de projections qui n’auront jamais lieu, il n’y a donc plus de dualité.

 

Avec un tel laisser-passer vers la paix et le calme intérieur, pourquoi l’Ici et Maintenant n’est pas pratiqué par tous ?

 

Le mécanisme suivant est un pilier dans la souffrance.

Comprendre son implication et son rôle dans la vie transforment.

L’impermanence rappelle que tout n’est que cycle : la naissance, le maintien et la mort. L’esprit ne veut pas mourir, il va donc créer un gardien, l’Ego. Ce dernier expérimente la vie à travers nos sens et donc comme indiqué plus haut, il va créer sa propre perception du monde et l’illusion d’être. Existant par instinct de survie, l’Ego n’accepte pas l’impermanence des choses et encore moins de lui-même. Il va donc chercher à le fuir et cela se ressent dans toutes les actions qui seront faussées car passant par ses filtres.

Pour cheminer vers la dissolution de l’Ego, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement et la force de ce dernier, les interactions qu’il va avoir dans toutes les situations et l’interdépendance sous-jacente.

 

L’Ego cherche le bonheur à l’extérieur. En effet, le monde matérialiste le nourrie. Pour lui « avoir » c’est « Etre ». Il s’attache et s’identifie aux possessions mais aussi aux personnes, à une fonction, à un ressenti…mais comme tout n’est que changement car tout est impermanent, la souffrance est l’unique réponse.

Et face à la conscience de la mort, l’Ego provoque la peur à chaque sortie de zone de confort. Il se base sur les empreintes passées pour projeter le pire, provoquant un sentiment de peur dû à quelque chose qui n’est plus et projeté dans un futur qui ne sera jamais…une illusion de l’esprit en bref.

L’identification faite de ce ressenti passé, l’attachement à ce Moi qui cristallise un moment, une sensation, un « je suis » et l’ignorance des mécanismes provoquent la projection d’une souffrance qui n’a pas lieu. L’étude fait sortir de l’ignorance et la pratique permet d’être dans le Ici et Maintenant. La résultante de ces actions est l’absence de peur et donc l’absence de souffrance.

Vivre à travers l’Ego consiste à vivre à travers nos sens et donc dans une réalité propre à chacun où l’interprétation est de mise donnant lieu à une pléiade d’illusions.

Le Moi cherche un sens à son existence.

Tout ce qui se passe ne donnera lieu qu’à une interprétation du mental pour essayer de répondre à cette question, pour essayer de se rassurer, pour se donner une raison d’être et chercher un semblant de contrôle.

Sortir de cette vision restreinte de la réalité et des attentes, là encore source de souffrance, permettra de se connecter au Tout, de dissoudre l’Ego et donc d’atteindre la paix et l’harmonie.

 

Cela nécessite de sortir de ces illusions.

L’illusion de vivre en développant une soif insatiable de consommation, l’illusion de bonheur en s’attachant à du matériel, à des personnes et à Soi à travers des projections d’amour avec pour objectif d’être aimé en retour afin de remplir un vide en Soi.

L’illusion du temps linéaire rassure l’esprit à travers des repères de l’existence. En réalité, cela provoque des projections vers un avenir meilleur inexistant et plonge dans des souvenirs qui ne sont plus. Tout cela empêche la connexion au Ici et Maintenant.

L’illusion d’être « ceci » parce que l’Ego aura cristallisé le temps pour se nourrir en permettant au Moi de s’identifier à lui-même alors que tout n’est que changement provoque de la souffrance.

 

Tout cela est le fruit de l’ignorance. L’étude permet d’en sortir et donc d’aller vers la cessation de la souffrance grâce à la compréhension du Tout. Ce n’est pas « Moi et les autres ». La solution ne se trouve pas à l’extérieur. Tout est en Soi dans l’unité du Tout.

 

L’étude des facteurs mentaux et des afflictions mentales permettent de prendre conscience des interactions, de la causalité et du cheminement dans la conscience du monde vibratoire jusqu’au mental. L’esprit ne conçoit pas la réalité à l’instant présent à cause de ses limitations. Les pensées ne sont pas neutres mais s’y greffent des conditionnements, des projections, des peurs, des désirs…et tout cela laisse des empreintes. A partir de ces compréhensions, il est possible d’avoir du recul sur le processus en cours et de le faire évoluer pour sortir de la souffrance et aller vers le bonheur.

 

 

L’étude est l’une des bases sur le cheminement de la cessation de la souffrance.

Mais ne faire que cela nourrit le mental et donc développe un Ego spirituel. Seule la pratique apporte l’expérience de la connaissance.

Il convient, néanmoins, de ne pas avoir d’attente de résultat et de vivre le moment présent pour éviter la souffrance de la projection.

 

La pratique de la vie en conscience permet de cumuler des actions positives et vertueuses qui viendront combler les empreintes négatives et permettra de trouver le calme intérieur.

Pour ce faire la méditation permet dans un premier temps de prendre conscience de l’agitation de l’esprit et de quoi cette dernière est faîte : souvenirs passés, projections, rêves…

Méditer quotidiennement permet de calmer l’esprit et de se connecter à Soi.

Avec le temps et donc de la patience, cette pratique permet d’être beaucoup plus en conscience de la beauté, de la paix, de la félicité, de la lumière…Pendant ce moment avec Soi, l’esprit est si tranquille qu’il ne peut plus rien dire.

De plus, la méditation est un moment qui permet de développer la concentration et la sagesse. Grâce à l’étude des mécanismes en parallèle, il est possible d’être en lien avec  les facteurs mentaux omniprésent dans la conscience pure, en lien avec la vibration du Tout.

 

La pratique passe également par l’écriture. En effet, cet exercice permet de clarifier les pensées et de révéler son intention et sa posture mentale.

Elle nécessite un temps d’arrêt, de connexion à Soi, pour éclaircir et formuler les pensées. Cet arrêt sur image cristallise le ressenti et les connaissances du moment. L’écriture permet donc de garder une trace de son évolution personnelle. Pour cela, il est nécessaire de déterminer avec précision l’intention de départ, de structurer les pensées et de prendre du recul pour exprimer l’essentiel. Cet exercice permet de se concentrer et par ricochet apporte calme et paix intérieur.

C’est d’ailleurs pour tous ces bienfaits que l’écriture est utilisée en thérapie. De par son côté introspectif, ce moyen d’expression est libérateur. Il permet de se poser dans l’Ici et le Maintenant.

L’important est de rester dans le plaisir. La formulation des mots est aussi un jeu : chercher celui qui fait sens, ceux qui s’accordent entre eux, la vibration engendrée…

 

Le silence est une pratique souvent négligée dans la société, malgré ses nombreux bienfaits. Au-delà du repos de l’esprit, il permet de se concentrer davantage et d’être en relation avec Soi. Le calme qu’il permet d’obtenir va permettre d’être plus à l’écoute de ses pensées, de son corps et de son intuition pour connaître la voie à suivre.

 

La cessation des souffrances passent par l’apprentissage de l’accueille. Etude et pratique n’efface pas d’un coup de baguette magique les difficultés, l’inquiétude et la douleur. Ces derniers sont moins présents grâce à la connaissance des processus, au Ici et Maintenant, au développement des actions vertueuses…mais la sagesse ne s’acquière pas en une nuit. Il faut donc faire face à des phases considérées comme négatives en n’essayant pas de résister, cela ne créerait qu’une contraction supplémentaire, mais en accueillant les ressentis tels qu’ils sont. Malgré les nuages ou la sensation d’être perdu dans la nuit, le soleil est toujours là, il n’est juste pas visible. Savoir que la joie est partout, à chaque instant aide à ne pas créer une souffrance sur une souffrance.

 

Effectuer un travail introspectif pour sortir de la souffrance met en place de nouvelles habitudes car tout est interdépendant.

Pour révéler son potentiel, il convient d’être en forme, d’avoir de l’énergie. Cela passe par de la qualité dans son alimentation, dans la nourriture de l’esprit, dans son sommeil, dans de l’activité physique et dans sa vie, par le rire et la créativité par exemple.

Pour développer ses qualités, il convient de faire preuve de persévérance, tout ne se transforme pas en une nuit (même si tout n’est que changement) et tous les effets ne se feront pas ressentir, d’où l’importance de ne pas avoir d’attente et de faire les choses avec enthousiasme et dévotion.

Il est important, quel que soit le résultat, de ne pas cristalliser un ressenti, un sentiment, une compétence…et de ne jamais croire qu’il y a une fin à l’apprentissage et à la pratique.

 

Peu importe les circonstances de la vie, il est essentiel de ne pas négliger la bienveillance, envers Soi d’abord puis envers les autres car avec la loi de causalité, cela créée une dynamique positive et vertueuse. C’est un refuge et aussi un moyen de se connecter aux qualités.

 

Face à ces nouvelles connaissances et aux expériences qui en découlent, il est possible d’engendrer davantage d’énergie positive dans sa vie grâce à la transmission. Partager, aider, apporter aux autres pour permettre à d’autres personnes de découvrir cette nouvelle voie : la voix du cœur.

Il n’y a pas meilleur guide que soi-même.

Suivre l’élan du cœur permet de vivre en conscience les mécanismes, d’avoir la foi et de la dévotion, tout en étant en contacts avec ses qualités. C’est une dynamique inestimable nourrie par l’amour inconditionnelle développée avec le calme qui permet d’être connectée à l’univers.

 

La pratique permet de se modeler davantage chaque jour afin d’acquérir et de conserver les qualités recherchées. Elle permet de développer la dévotion et l’enthousiasme sans que cela demande d’efforts, de rester connecté aux mécanismes, de développer les facteurs mentaux positifs pour continuer sur le cheminement de la cessation de la souffrance et ne plus cumuler d’empreintes négatives.

 

Passer du chercheur à l’aventurier permet de prendre conscience de l’illusion du contrôle de sa vie qui n’apporte que de la souffrance. Pratiquer le lâcher-prise et être dans l’Ici et le Maintenant permet de voir les contractions disparaitre grâce au fruit de la causalité. Et face à l’impermanence, avoir conscience de son mal-être et valider que désormais il y a une autre voie à suivre permet un changement complet. Réussir à lâcher prise sur la mort permet d’accepter la vie.

Cela demande du temps, de l’étude et de la pratique. Il faut ensuite continuer à faire vivre le chercheur et l’aventurier en chacun et rester concentrer sur ce qui est important dans la non-dualité.

 

Nous sommes là où nous devons être…ce n’est pas le lieu qui compte mais la manière de regarder. La joie se trouve partout, comme le soleil l’est, non visible ou caché par les nuages parfois mais présent.

 

La vie n’est qu’un jeu. En un claquement de doigt, tout est fini. Alors profitons-en pour la vivre pleinement en se connectant à l’essentiel, en comprenant l’étude, en continuant à apprendre, en pratiquant sans attente mais avec persévérance. Suivons la vibration du cœur et lâchons tout le reste, voilà le cheminement vers la cessation de la souffrance, voilà comment se révéler, voilà comment Etre.

Poids et harcèlement

Poids et harcèlement

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

Poids et harcèlement

La vie est un cycle dans lequel s’entrecroise une multitude d’autres cycles. L’étape de la  scolarité par exemple, se découpe en plusieurs phases : le primaire, le collège, le lycée…

D’enfants jouant ensemble aux billes, au foot, à la balle au prisonnier…pendant les récréations, cela évolue en groupes d’adolescents se comparant, se jugeant voir s’infligeant certaines souffrances…

Besoin d’Etre en dominant l’autre, besoin d’individualité et de reconnaissance, besoin de faire partie d’un groupe et d’être validé par les autres…tout cela se manifeste tout au long de cet apprentissage.

D’où vient ce besoin d’un bouc émissaire ?

Il n’y a pas besoin de grand-chose pour être une source de moquerie : les vêtements que l’on porte, son physique, son comportement décalé, une situation personnelle différente…

1 élève sur 10 serait victime d’harcèlement scolaire à l’école, voilà les derniers chiffres de 2019.

J’ai pu en entendre des choses sur moi : grosse vache, thon, la grosse, gros tas… quelques mots prononcés ici et là pour faire rire ou pour se rassurer en se donnant de l’importance.

Il y a seulement un petit point négligé dans cet échange, qui n’en n’était pas un en réalité car je me taisais et baissais la tête, le poids des mots se transformait en maux.

Ce n’est pas mon poids qui me posait problème au début, même si c’était un symptôme face à mon mal-être, mais la réaction des autres qui m’a blessée et m’a fait entretenir un cercle vicieux : je suis mal, je mange, je prends du poids, on se moque, je le prends mal, je me rejette, j’essaie de faire taire la douleur avec de la nourriture… c’était ma solution de l’époque.

Les adolescents ayant été la cible de moqueries et de harcèlement au sujet de leur poids,  présentent, une fois adultes, un risque d’obésité en moyenne deux fois plus élevé que les autres, conclue une étude de l’université du Connecticut.

Les mots sont souvent rejoints par des réflexions, des piques, des moqueries, des jugements…c’est facile face à quelqu’un qui ne réponds pas et c’est drôle devant les autres.

Pourquoi n’ai-je rien dit ?

Petite, on m’a appris à répondre aux imbéciles par le silence. C’est ce que je me disais mais au fond de moi j’espérais qu’en ne disant rien, les gens allaient se lasser et passer à quelqu’un d’autre (c’est égoïste mais c’est la réalité, j’espérais secrètement que cela serait le tour d’une autre personne pour être un peu en paix).

Ensuite je me disais que j’avais l’habitude et que cela n’avait pas d’importance.

Ce leitmotiv était faux, tout était douloureux. Mais au fond je trouvais cela normal, j’étais grosse, c’était ma faute… Mon estime était au plus bas et ma vision de la vie plutôt sombre, comme les vêtements perpétuellement noirs que je portais.

Voilà comment en quelques mois, je suis passée d’une petite fille souriante et joueuse à une ado pour qui c’était une vraie souffrance de sortir de chez elle.

Je faisais les 100 pas chez moi, visualisant chaque moment de ma journée en espérant pour que tout se passe bien ou plutôt que rien ne se passe aujourd’hui. J’essayais de contrôler l’incontrôlable à la force de mes pensées, c’est ce qui me permettait de réussir à sortir.

Je retenais mon souffle toute la journée, toujours sur le qui-vive pour être prête au cas où…jusqu’à la libération, le soir, dès la porte de chez moi fermée.

Enfin quelques heures pour souffler et être tranquille…

Le harcèlement moral est courant pour les personnes en surpoids et obèses.

Parfois, comme pour moi, cela va plus loin.

Une bousculade, un léger coup de pied… « la graisse empêche la douleur » m’a-t-on dit.

Alors non, biologiquement, la graisse n’a pas un effet « airbag ».

Un coup reste un coup. Un bleu passera rapidement mais la blessure psychologique qu’il engendre marque en profondeur.

Et ce geste n’a pas été effacé par les centaines de crêpes que je m’avalais au goûter dans l’imagination de mes détracteurs.

Quelle part d’ombre et quelles souffrances cachaient au fond d’elles toutes ses personnes ? S’en prendre au physique de quelqu’un est d’une simplicité enfantine. Se moquer, insulter, frapper quelqu’un n’est pas une source de bonheur. La pseudo satisfaction de se croire supérieur aux autres montrent une grande détresse.

Enfin cela, je le comprends aujourd’hui, après un travail sur moi de reconstruction et d’apprentissage des processus.

A l’époque, je ne voyais pas le bout du tunnel et je gardais tout pour moi engendrant dépression et phobie scolaire comme je l’ai évoqué dans l’article précédent.

63 % des enfants obèses sont victimes d’harcèlement scolaire.

Ma maison était mon sanctuaire et cela l’ai resté de nombreuses années. Encore récemment je ne parlais pas délibérément de ce qui me blessait ou de ce qui n’allait pas dans ma vie, donner un bâton pour me faire battre, non merci.

L’avantage est que cela a fait murir mes qualités d’écoute.

Le chemin pour sortir de cette souffrance a été très tortueux parce que là encore, je n’ai rien dit sur ce que je vivais ou ressentais. Mon corps l’exprimait en me rendant malade m’apportant des pauses dans ce quotidien en noir et blanc.

Harcèlement moral et violences physiques auraient pu être limités si j’en avais parlé mais pas forcément. Le passé est tel qu’il est. Essayer de le refaire à coup de « et si » ne change rien à ce qui a été vécu. Par contre ma perception actuelle et ce que je vis est de ma responsabilité.

Aujourd’hui je me réjouis en voyant se mettre en place des numéros (non au harcèlement, appelez le 30 20), des associations, des lieux de parole pour les personnes qui subissent ce traumatisme, et au fond, je me rends compte en écrivant ces mots que j’ai de la compassion pour les personnes qui m’ont fait subir cela.

Je sais désormais qu’elles étaient dans leur propre souffrance et j’ai compris aussi qu’utiliser la violence envers autrui a été destructeur pour elles également.

Alors qu’eux doivent vivre avec cela, pour ma part, j’ai appris à me relever et à me révéler.

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Tout est manipulation … ou presque

Tout est manipulation … ou presque

dans le marketing mais aussi dans la vie de tous les jours.

 

La manipulation se définit dans le dictionnaire par « l’emprise exercée par une personne sur une ou plusieurs autres dans le but de contrôler leurs actions ou leurs sentiments. La manipulation est considérée comme une manœuvre trompeuse voire perverse et a une forte connotation péjorative ».

 

A quel point sommes-nous manipulés ?

La manipulation prend différentes formes, différentes ampleurs mais un résultat identique : obtenir ce qu’on l’on désire.

Nous pouvons la retrouver dans tous les domaines de notre vie. Elle peut être visible et implicitement acceptée par tous les protagonistes ou plus subtils. Dans ce cas-là, des connaissances et une vigilance accrue sont nécessaires pour le remarquer.

Nous ne pouvons changer que ce dont nous avons conscience donc voilà quelques exemples de manipulation.

 

Avec nos proches :

Le jeu de la manipulation commence jeune. Un enfant va tester ses parents et très vite, il apprendra à qui s’adresser pour faire ses demandes et quelle attitude adoptée pour obtenir ce qu’il veut.

Dans le couple ou dans une structure familiale, une certaine dynamique se crée entre les membres et face à certaines tâches qui ne plaisent ou des moments de fatigue par exemple, la demande est réalisée pour obtenir ce que nous désirons. Par les mots, le ton employé, une gestuelle… lorsque tu sais comment obtenir de l’autre ce que tu veux, c’est de la manipulation : « Si tu ne fais pas cela, tu n’auras pas ça…je t’ignore ou je boude… »

La même chose se produit face à certaines difficultés : je vais appeler telle amie plutôt qu’une autre. Nous appelons la personne qui aura les mots ou la réaction répondant à ce que j’ai besoin d’entendre ou de voir. Là encore c’est une manipulation pour se rassurer, se valider, se sentir soutenu…

 

Dans le quotidien :

Lorsque les informations passent en boucle des nouvelles inquiétantes alors qu’il existe aussi de magnifiques histoires, c’est parce que la peur, le dégout, la colère…vont faire rester et revenir le téléspectateur, ce qui est bon pour l’audimat.

Au moment de la publicité ou à la fin du journal se présente une publicité pour une voiture, une montre ou quelque chose assez luxueux, c’est parce que qu’après avoir vu et entendu autant de mauvaises nouvelles, le téléspectateur va avoir vouloir consommer pour inconsciemment se rassurer, avoir la sensation de vivre et contrer ce rappel inconscient « nous allons tous mourir ».

Toutes les formations en commerce et en marketing t’apprennent à comprendre le fonctionnement du cerveau afin de savoir quoi dire et quand pour garder le prospect et l’amener à devenir client. Tu découvres les mots à utilisés, dans quel ordre pour garder l’attention et pouvoir placer les bons arguments, c’est-à-dire ceux répondant aux objections du prospect parce que le commercial a su analyser les peurs de ce dernier.

Même dans des formations, comme le coaching, par exemple t’apprenne des techniques afin d’aider le coacher à se mettre à l’action, à se projeter… Alors certes c’est dans le but de permettre des avancées voire des transformations positives mais cela reste de la manipulation.

 

Dans tous ses exemples, il est facile de comprendre que nous sommes tous plus ou moins manipulés. Avec le temps, de l’attention et de l’apprentissage, il est possible d’apprendre à sortir de ces schémas afin d’agir en conscience. Cela est valable pour ne plus être manipulé mais aussi pour ne pas avoir une attitude manipulatrice avec les autres.

 

Il existe une manipulation faisant davantage de dégât car plus perverse …

(certaines personnes utilisent le terme de pervers narcissique mais je préfère décrire un mode opératoire qu’identifier une personne).

Cela commence par des vacances enchanteresses, où tout va pour le mieux et cela se finit avec une relation toxique où se mélange pour la personne manipulée : culpabilité, dépendance affective, perte de confiance et d’estime d’elle-même, sensation de toujours mal faire, stress et peur constante…

Cela n’a pas lieu que dans les couples mais aussi dans une famille, avec des amis, collègues, responsables hiérarchiques…

Là encore il est possible d’en sortir en prenant conscience qu’il y a quelque chose d’anormal dans les échanges et l’idéal est de fuir afin de se reconstruire. Cela nécessitera alors du temps, l’aide de professionnels dans la gestion de ce genre de relation et dans les traumas et de récupérer son pouvoir intérieur. C’est-à-dire de prendre conscience de sa relation avec soi-même afin de la changer et ainsi ne plus attirer ce genre de personne.

 

A différents degrés, nous sommes tous manipulés et cela continuera ainsi tant que nous ne prendrons pas la décision de ne plus l’être et passerons à l’action dans ce sens.

Sur cette base pourra se développer des notions d’honnêteté et d’authenticité. Je le préconise aux praticiens du bien-être que j’accompagne mais cela sera beaucoup plus efficace si tu décides d’également suivre cette voie.

Qu’en dis-tu ?

Obésité: mes tentatives pour perdre du poids

Obésité: mes tentatives pour perdre du poids

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Mes tentatives pour perdre du poids…

 

Petite déjà, ma courbe de poids était au-dessus de la norme, à peine de quelques millimètres puis en grandissant, elle me donnait l’impression de ne pas être « normale ».

Je sais qu’il n’y a pas de normalité en réalité mais plutôt un équilibre poids-taille synonyme de meilleure santé. Les attentes de la société sont en dessous de cette base qui donne lieu à des conditionnements, des jugements, de la culpabilité et parfois même un sentiment d’exclusion.

 

Avez-vous essayé de négocier avec votre balance pour qu’elle indique un autre chiffre ? J’ai fait plusieurs tentatives infructueuses, avec le plus souvent un résultat contraire.

L’échec est un vrai enseignant. Désormais, j’ai appris que :

– priver son corps de nourriture le met automatiquement en mode survie, il va donc stocker dès qu’il le peut ;

– la frustration rend obsessionnelle faisant ressortir le « goinfre » au fond de Soi ;

– les solutions rapides ne sont jamais efficaces sur le long terme ;

– la nourriture n’est qu’un intermédiaire. Essayer de la contrôler sans avoir réglé le problème en amont est le plus souvent vouée à l’échec.

 

Ces conclusions m’ont demandé de la pratique, j’y ai laissé quelques plumes et pris beaucoup de kilos.

 

Le collège a vraiment été un tournant pour moi vis-à-vis de mon poids, vis-à-vis de ma relation avec mon corps, vis-à-vis de mon mal-être en général.

Chez les adolescents, 1 fille sur 5 est au régime, entre 40 et 60% ont déjà fait un régime contre 20 à 30 % des garçons.

Biologiquement, une étude a prouvé qu’à 15 ans l’organisme a besoin de 500 calories en moins par rapport à un enfant de 10 ans (le besoin augmente plus tard) et c’est une période où l’activité physique chute en parallèle ce qui provoque une prise de poids.

 

Pendant cette période, j’ai mixé dépression et phobie scolaire. Ce mélange m’a plongé dans le monde médical. Il fallait vérifier le biologique avant de diagnostiquer l’esprit.

C’est impressionnant l’état dans lequel se met le corps lorsque l’esprit va mal… La somatisation n’a plus de secret pour moi, comme pour bien d’autre.  Un adolescent (11-15 ans) sur quatre est touché par des troubles somatiques réguliers.

 

Finalement, la conclusion était simple « tout était dans ma tête ».

Techniquement c’était exact mais quand tu le vis, que tu es mal, que tu ne sais pas pourquoi, cette réponse est blessante, culpabilisante et donne l’impression d’être incomprise.

Une dépression chez une patiente de 14 ans n’était pas une pathologie habituelle à l’époque. De plus, je n’étais plus une enfant mais je n’étais pas encore une adulte, il fallait jongler avec toutes ses données et mon extrême sensibilité.

 

Les recherches montrent que chez les 15-25 ans, les pathologies psychiques les plus fréquentes sont des épisodes dépressifs, d’anxiété et d’abus de substances. 75 % des jeunes en souffrance psychique ne sont pas pris en charge à cause d’une tendance à banaliser certains comportements en mettant cela sur le compte de l’adolescence.      

 

2 situations se sont croisées :

  • Pour soigner ma dépression, le cocktail anxiolytiques et antidépresseurs m’a fait grossir ;
  • Pour mon poids, j’ai été suivi par plusieurs diététiciens tout au long de mon adolescence et donc, seul le problème en surface était évalué.

 

Une étude britannique, portée sur douze antidépresseurs couramment utilisés a conclu à un risque de prise de poids accru pour les patients qui se sont fait prescrire ces antidépresseurs, et qui seraient 21% plus susceptible de connaître un épisode de prise de poids.

 

A ce moment-là, j’ai découvert les extrêmes du monde médical : des médecins et du personnel soignant fabuleux, positifs, à l’écoute…et des inconnus qui m’ont sermonnés, bousculés, dédaignés et soumis à des rééquilibrages alimentaires clés en main.

 

Le résultat n’a pas été des plus efficaces : je n’aimais pas le ¾ des recettes proposées et me lassais vite de ce qui m’était conseillé ; le problème sous-jacents (comme je l’ai évoqué dans le chapitre 1) n’était pas traité.  Mes habitudes alimentaires reprenaient vite le dessus et je me décevais à chaque fois.

 

Cela m’a amené à l’étape 2 du mal-être.

Là, je mangeais « des saloperies » et je cachais les emballages pour les jeter hors de chez moi n’assumant pas mes compulsions.

J’ai aussi essayé de me faire vomir, n’arrivant pas à m’empêcher de manger et voulant perdre du poids…

Mes difficultés à y arriver m’ont empêché de tomber dans la boulimie.

 

Les troubles de l’alimentation sont des maladies complexes qui touchent de plus en plus les adolescents. Ils représentent la troisième maladie chronique en importance chez les adolescentes, leur incidence atteignant les 5 %.

 

J’ai commencé à voir un pédopsychiatre et une psychanalyse pendant cette période troublée. Cela m’a beaucoup aidé pour ma dépression, la priorité du moment, mon poids n’étant pas encore critique.

 

Au lycée, j’étais à l’internat. J’ai fait brièvement partie d’un groupe pour préparer, en fonction du menu de la cantine, un repas équilibré. C’était sans compter sur le choix qu’il restait lorsqu’on arrivait et le goût que cela pouvait avoir…

J’ai arrêté ce groupe après une remarque qui m’a blessée. Un soir où je n’étais pas bien, j’ai dit à l’infirmière que je ne comprenais pas pourquoi je ne perdais pas de poids malgré mes efforts. Elle m’a répondu « qu’il n’y avait pas de gros dans les camps de concentration ». C’est vrai que cela me remettait face à ma responsabilité mais c’était très violent pour moi à l’époque. Tel un animal meurtri, j’ai laissé tomber.

 

Ne supportant pas la queue le midi à la cantine où des centaines de personnes se regroupaient et poussaient pour entrer, j’ai commencé par arrêter de manger au déjeuner et je grignotais par ci par là au grès des ouvertures de paquets de biscuits et de bonbons de mes amis.

Il y a de la nourriture partout dans ce genre d’établissement mais rien de sain et d’équilibré.

 

Quelques années plus tard, adulte, je suis entrée dans un nouveau monde, celui des régimes miracles dans les magazines, sur internet ou dans les livres.

L’expression « régimes pour maigrir » atteint 4 200 000 résultats sur Google.

Et ils étaient vraiment efficaces…pour perdre et reprendre du poids. Dès la première semaine je perdais du poids à tous les coups. J’ai même été jusqu’à quasi 10 kilos avec l’un d’entre eux, ce qui m’a valu une trêve avec ma balance.

 

Mais ce qui devait arriver arriva. Face à la frustration, à un moment tu lâches et fait un écart, juste un, rien qu’un seul…puis un 2eme…puis un 3eme.

Et là plusieurs phénomènes entrent en jeu :

  • Tu es persuadée que quand tu te dis juste 1, tu vas t’y tenir ;
  • Tu trouves trop bon ce que tu manges et en même temps tu te culpabilises et t’insultes pour ta lâcheté ;
  • Face à ce discours interne et à ton ressenti, à un moment le phénomène de « foutu pour foutu » débarque. Et là comme son nom l’indique, il n’y a plus de raison et tu te lâches complètement sur tout ce qu’il ne faut pas. Le pire étant que tu ne prends plus aucun plaisir dans ce que tu manges, c’est devenu une nécessité, un lot de consolation

 

L’effet Yoyo des régimes est connus mais dans ma souffrance, j’ai espéré être une exception, avoir la force mentale pour avoir une expérience différente. Si autant de régimes sortent au printemps, c’était la preuve de leur inefficacité. Sans cela plus personne n’en aurait besoin et ne les ferait…

Mais j’ai persévéré à coup de salades et de pommes…

 

Résultat, aujourd’hui je me suis réconciliée avec les pommes (avec parcimonie) mais pas encore avec la salade. Lorsque je dois en manger en guise de repas, mon Moi intérieur hurle face à cette punition.

L’univers m’envoie donc des amis qui me font découvrir d’autres vinaigrettes, assortiments…pour découvrir des recettes n’ayant rien à voir avec mon ressenti de l’époque. Mais je ne suis pas encore au stade d’en commander au restaurant !

 

Pendant toutes ces années, on me parlait bien évidemment de faire du sport…

J’ai eu un vélo d’intérieur (qui a fini cet été à la déchèterie d’ailleurs après avoir passé des années dans le sous-sol de chez ma mère) et tout un attirail d’élastique et autre.

Je n’ai pas vraiment fait d’efforts dans la partie physique, déjà parce que je détestais le sport. J’ai vraiment souffert de mes cours d’EPS au collège (j’ai été dispensé au lycée après divers soucis aux chevilles et aux genoux, youpi) et un simple escalier devient une montagne quand tu es obèse.

J’ai d’ailleurs dû monter 4 étages pour passer les épreuves écrites de BTS pendant 4 jours, j’arrivais en haut essoufflée, rouge écarlate et en sueur. Certains surveillants en distribuant le sujet me regardaient avec un air « vais-je devoir appeler les pompiers ?» qui me faisait baisser les yeux, me sentant honteuse d’être ce que j’étais.

Cette difficulté physique est comprise par plusieurs médecins, c’est pourquoi ils recommandent la piscine !

Alors oui c’est top pour bouger en permettant à ton corps de ne pas porter son poids mais quand tu es très mal dans ta peau, que tu n’acceptes pas ton corps, et cela peu importe ton poids, tu ne veux pas te mettre en maillot de bain devant les autres…

Et les conseils, du genre « mais tu te fous du regard des autres » ne servent à rien. Ou c’est effectivement le cas et tu n’as pas besoin de l’entendre ou ces mots, dit avec une bonne intention, renforce ton impression d’infériorité. Difficile de s’affirmer, lorsque l’on sent au fond de Soi qu’à la moindre remarque, la moindre moquerie, je m’effondrerai comme un vulgaire château de carte.

 

Nous n’avons pas conscience lorsque nous sommes enfermés dans notre enfer personnel, de la force que nous avons au fond de nous, de tout ce que nous sommes capable de faire lorsqu’on se laisse la chance d’être la personne que nous cachons au fond de nous.

Il faut parfois l’aide de l’extérieur, des regards et paroles bienveillantes pour comprendre que nous vivons dans une illusion, dans notre réalité et qu’il existe un autre chemin, plus coloré, plus joyeux.

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