Tout est manipulation … ou presque

Tout est manipulation … ou presque

dans le marketing mais aussi dans la vie de tous les jours.

 

La manipulation se définit dans le dictionnaire par « l’emprise exercée par une personne sur une ou plusieurs autres dans le but de contrôler leurs actions ou leurs sentiments. La manipulation est considérée comme une manœuvre trompeuse voire perverse et a une forte connotation péjorative ».

 

A quel point sommes-nous manipulés ?

La manipulation prend différentes formes, différentes ampleurs mais un résultat identique : obtenir ce qu’on l’on désire.

Nous pouvons la retrouver dans tous les domaines de notre vie. Elle peut être visible et implicitement acceptée par tous les protagonistes ou plus subtils. Dans ce cas-là, des connaissances et une vigilance accrue sont nécessaires pour le remarquer.

Nous ne pouvons changer que ce dont nous avons conscience donc voilà quelques exemples de manipulation.

 

Avec nos proches :

Le jeu de la manipulation commence jeune. Un enfant va tester ses parents et très vite, il apprendra à qui s’adresser pour faire ses demandes et quelle attitude adoptée pour obtenir ce qu’il veut.

Dans le couple ou dans une structure familiale, une certaine dynamique se crée entre les membres et face à certaines tâches qui ne plaisent ou des moments de fatigue par exemple, la demande est réalisée pour obtenir ce que nous désirons. Par les mots, le ton employé, une gestuelle… lorsque tu sais comment obtenir de l’autre ce que tu veux, c’est de la manipulation : « Si tu ne fais pas cela, tu n’auras pas ça…je t’ignore ou je boude… »

La même chose se produit face à certaines difficultés : je vais appeler telle amie plutôt qu’une autre. Nous appelons la personne qui aura les mots ou la réaction répondant à ce que j’ai besoin d’entendre ou de voir. Là encore c’est une manipulation pour se rassurer, se valider, se sentir soutenu…

 

Dans le quotidien :

Lorsque les informations passent en boucle des nouvelles inquiétantes alors qu’il existe aussi de magnifiques histoires, c’est parce que la peur, le dégout, la colère…vont faire rester et revenir le téléspectateur, ce qui est bon pour l’audimat.

Au moment de la publicité ou à la fin du journal se présente une publicité pour une voiture, une montre ou quelque chose assez luxueux, c’est parce que qu’après avoir vu et entendu autant de mauvaises nouvelles, le téléspectateur va avoir vouloir consommer pour inconsciemment se rassurer, avoir la sensation de vivre et contrer ce rappel inconscient « nous allons tous mourir ».

Toutes les formations en commerce et en marketing t’apprennent à comprendre le fonctionnement du cerveau afin de savoir quoi dire et quand pour garder le prospect et l’amener à devenir client. Tu découvres les mots à utilisés, dans quel ordre pour garder l’attention et pouvoir placer les bons arguments, c’est-à-dire ceux répondant aux objections du prospect parce que le commercial a su analyser les peurs de ce dernier.

Même dans des formations, comme le coaching, par exemple t’apprenne des techniques afin d’aider le coacher à se mettre à l’action, à se projeter… Alors certes c’est dans le but de permettre des avancées voire des transformations positives mais cela reste de la manipulation.

 

Dans tous ses exemples, il est facile de comprendre que nous sommes tous plus ou moins manipulés. Avec le temps, de l’attention et de l’apprentissage, il est possible d’apprendre à sortir de ces schémas afin d’agir en conscience. Cela est valable pour ne plus être manipulé mais aussi pour ne pas avoir une attitude manipulatrice avec les autres.

 

Il existe une manipulation faisant davantage de dégât car plus perverse …

(certaines personnes utilisent le terme de pervers narcissique mais je préfère décrire un mode opératoire qu’identifier une personne).

Cela commence par des vacances enchanteresses, où tout va pour le mieux et cela se finit avec une relation toxique où se mélange pour la personne manipulée : culpabilité, dépendance affective, perte de confiance et d’estime d’elle-même, sensation de toujours mal faire, stress et peur constante…

Cela n’a pas lieu que dans les couples mais aussi dans une famille, avec des amis, collègues, responsables hiérarchiques…

Là encore il est possible d’en sortir en prenant conscience qu’il y a quelque chose d’anormal dans les échanges et l’idéal est de fuir afin de se reconstruire. Cela nécessitera alors du temps, l’aide de professionnels dans la gestion de ce genre de relation et dans les traumas et de récupérer son pouvoir intérieur. C’est-à-dire de prendre conscience de sa relation avec soi-même afin de la changer et ainsi ne plus attirer ce genre de personne.

 

A différents degrés, nous sommes tous manipulés et cela continuera ainsi tant que nous ne prendrons pas la décision de ne plus l’être et passerons à l’action dans ce sens.

Sur cette base pourra se développer des notions d’honnêteté et d’authenticité. Je le préconise aux praticiens du bien-être que j’accompagne mais cela sera beaucoup plus efficace si tu décides d’également suivre cette voie.

Qu’en dis-tu ?

Obésité: mes tentatives pour perdre du poids

Obésité: mes tentatives pour perdre du poids

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Mes tentatives pour perdre du poids…

 

Petite déjà, ma courbe de poids était au-dessus de la norme, à peine de quelques millimètres puis en grandissant, elle me donnait l’impression de ne pas être « normale ».

Je sais qu’il n’y a pas de normalité en réalité mais plutôt un équilibre poids-taille synonyme de meilleure santé. Les attentes de la société sont en dessous de cette base qui donne lieu à des conditionnements, des jugements, de la culpabilité et parfois même un sentiment d’exclusion.

 

Avez-vous essayé de négocier avec votre balance pour qu’elle indique un autre chiffre ? J’ai fait plusieurs tentatives infructueuses, avec le plus souvent un résultat contraire.

L’échec est un vrai enseignant. Désormais, j’ai appris que :

– priver son corps de nourriture le met automatiquement en mode survie, il va donc stocker dès qu’il le peut ;

– la frustration rend obsessionnelle faisant ressortir le « goinfre » au fond de Soi ;

– les solutions rapides ne sont jamais efficaces sur le long terme ;

– la nourriture n’est qu’un intermédiaire. Essayer de la contrôler sans avoir réglé le problème en amont est le plus souvent vouée à l’échec.

 

Ces conclusions m’ont demandé de la pratique, j’y ai laissé quelques plumes et pris beaucoup de kilos.

 

Le collège a vraiment été un tournant pour moi vis-à-vis de mon poids, vis-à-vis de ma relation avec mon corps, vis-à-vis de mon mal-être en général.

Chez les adolescents, 1 fille sur 5 est au régime, entre 40 et 60% ont déjà fait un régime contre 20 à 30 % des garçons.

Biologiquement, une étude a prouvé qu’à 15 ans l’organisme a besoin de 500 calories en moins par rapport à un enfant de 10 ans (le besoin augmente plus tard) et c’est une période où l’activité physique chute en parallèle ce qui provoque une prise de poids.

 

Pendant cette période, j’ai mixé dépression et phobie scolaire. Ce mélange m’a plongé dans le monde médical. Il fallait vérifier le biologique avant de diagnostiquer l’esprit.

C’est impressionnant l’état dans lequel se met le corps lorsque l’esprit va mal… La somatisation n’a plus de secret pour moi, comme pour bien d’autre.  Un adolescent (11-15 ans) sur quatre est touché par des troubles somatiques réguliers.

 

Finalement, la conclusion était simple « tout était dans ma tête ».

Techniquement c’était exact mais quand tu le vis, que tu es mal, que tu ne sais pas pourquoi, cette réponse est blessante, culpabilisante et donne l’impression d’être incomprise.

Une dépression chez une patiente de 14 ans n’était pas une pathologie habituelle à l’époque. De plus, je n’étais plus une enfant mais je n’étais pas encore une adulte, il fallait jongler avec toutes ses données et mon extrême sensibilité.

 

Les recherches montrent que chez les 15-25 ans, les pathologies psychiques les plus fréquentes sont des épisodes dépressifs, d’anxiété et d’abus de substances. 75 % des jeunes en souffrance psychique ne sont pas pris en charge à cause d’une tendance à banaliser certains comportements en mettant cela sur le compte de l’adolescence.      

 

2 situations se sont croisées :

  • Pour soigner ma dépression, le cocktail anxiolytiques et antidépresseurs m’a fait grossir ;
  • Pour mon poids, j’ai été suivi par plusieurs diététiciens tout au long de mon adolescence et donc, seul le problème en surface était évalué.

 

Une étude britannique, portée sur douze antidépresseurs couramment utilisés a conclu à un risque de prise de poids accru pour les patients qui se sont fait prescrire ces antidépresseurs, et qui seraient 21% plus susceptible de connaître un épisode de prise de poids.

 

A ce moment-là, j’ai découvert les extrêmes du monde médical : des médecins et du personnel soignant fabuleux, positifs, à l’écoute…et des inconnus qui m’ont sermonnés, bousculés, dédaignés et soumis à des rééquilibrages alimentaires clés en main.

 

Le résultat n’a pas été des plus efficaces : je n’aimais pas le ¾ des recettes proposées et me lassais vite de ce qui m’était conseillé ; le problème sous-jacents (comme je l’ai évoqué dans le chapitre 1) n’était pas traité.  Mes habitudes alimentaires reprenaient vite le dessus et je me décevais à chaque fois.

 

Cela m’a amené à l’étape 2 du mal-être.

Là, je mangeais « des saloperies » et je cachais les emballages pour les jeter hors de chez moi n’assumant pas mes compulsions.

J’ai aussi essayé de me faire vomir, n’arrivant pas à m’empêcher de manger et voulant perdre du poids…

Mes difficultés à y arriver m’ont empêché de tomber dans la boulimie.

 

Les troubles de l’alimentation sont des maladies complexes qui touchent de plus en plus les adolescents. Ils représentent la troisième maladie chronique en importance chez les adolescentes, leur incidence atteignant les 5 %.

 

J’ai commencé à voir un pédopsychiatre et une psychanalyse pendant cette période troublée. Cela m’a beaucoup aidé pour ma dépression, la priorité du moment, mon poids n’étant pas encore critique.

 

Au lycée, j’étais à l’internat. J’ai fait brièvement partie d’un groupe pour préparer, en fonction du menu de la cantine, un repas équilibré. C’était sans compter sur le choix qu’il restait lorsqu’on arrivait et le goût que cela pouvait avoir…

J’ai arrêté ce groupe après une remarque qui m’a blessée. Un soir où je n’étais pas bien, j’ai dit à l’infirmière que je ne comprenais pas pourquoi je ne perdais pas de poids malgré mes efforts. Elle m’a répondu « qu’il n’y avait pas de gros dans les camps de concentration ». C’est vrai que cela me remettait face à ma responsabilité mais c’était très violent pour moi à l’époque. Tel un animal meurtri, j’ai laissé tomber.

 

Ne supportant pas la queue le midi à la cantine où des centaines de personnes se regroupaient et poussaient pour entrer, j’ai commencé par arrêter de manger au déjeuner et je grignotais par ci par là au grès des ouvertures de paquets de biscuits et de bonbons de mes amis.

Il y a de la nourriture partout dans ce genre d’établissement mais rien de sain et d’équilibré.

 

Quelques années plus tard, adulte, je suis entrée dans un nouveau monde, celui des régimes miracles dans les magazines, sur internet ou dans les livres.

L’expression « régimes pour maigrir » atteint 4 200 000 résultats sur Google.

Et ils étaient vraiment efficaces…pour perdre et reprendre du poids. Dès la première semaine je perdais du poids à tous les coups. J’ai même été jusqu’à quasi 10 kilos avec l’un d’entre eux, ce qui m’a valu une trêve avec ma balance.

 

Mais ce qui devait arriver arriva. Face à la frustration, à un moment tu lâches et fait un écart, juste un, rien qu’un seul…puis un 2eme…puis un 3eme.

Et là plusieurs phénomènes entrent en jeu :

  • Tu es persuadée que quand tu te dis juste 1, tu vas t’y tenir ;
  • Tu trouves trop bon ce que tu manges et en même temps tu te culpabilises et t’insultes pour ta lâcheté ;
  • Face à ce discours interne et à ton ressenti, à un moment le phénomène de « foutu pour foutu » débarque. Et là comme son nom l’indique, il n’y a plus de raison et tu te lâches complètement sur tout ce qu’il ne faut pas. Le pire étant que tu ne prends plus aucun plaisir dans ce que tu manges, c’est devenu une nécessité, un lot de consolation

 

L’effet Yoyo des régimes est connus mais dans ma souffrance, j’ai espéré être une exception, avoir la force mentale pour avoir une expérience différente. Si autant de régimes sortent au printemps, c’était la preuve de leur inefficacité. Sans cela plus personne n’en aurait besoin et ne les ferait…

Mais j’ai persévéré à coup de salades et de pommes…

 

Résultat, aujourd’hui je me suis réconciliée avec les pommes (avec parcimonie) mais pas encore avec la salade. Lorsque je dois en manger en guise de repas, mon Moi intérieur hurle face à cette punition.

L’univers m’envoie donc des amis qui me font découvrir d’autres vinaigrettes, assortiments…pour découvrir des recettes n’ayant rien à voir avec mon ressenti de l’époque. Mais je ne suis pas encore au stade d’en commander au restaurant !

 

Pendant toutes ces années, on me parlait bien évidemment de faire du sport…

J’ai eu un vélo d’intérieur (qui a fini cet été à la déchèterie d’ailleurs après avoir passé des années dans le sous-sol de chez ma mère) et tout un attirail d’élastique et autre.

Je n’ai pas vraiment fait d’efforts dans la partie physique, déjà parce que je détestais le sport. J’ai vraiment souffert de mes cours d’EPS au collège (j’ai été dispensé au lycée après divers soucis aux chevilles et aux genoux, youpi) et un simple escalier devient une montagne quand tu es obèse.

J’ai d’ailleurs dû monter 4 étages pour passer les épreuves écrites de BTS pendant 4 jours, j’arrivais en haut essoufflée, rouge écarlate et en sueur. Certains surveillants en distribuant le sujet me regardaient avec un air « vais-je devoir appeler les pompiers ?» qui me faisait baisser les yeux, me sentant honteuse d’être ce que j’étais.

Cette difficulté physique est comprise par plusieurs médecins, c’est pourquoi ils recommandent la piscine !

Alors oui c’est top pour bouger en permettant à ton corps de ne pas porter son poids mais quand tu es très mal dans ta peau, que tu n’acceptes pas ton corps, et cela peu importe ton poids, tu ne veux pas te mettre en maillot de bain devant les autres…

Et les conseils, du genre « mais tu te fous du regard des autres » ne servent à rien. Ou c’est effectivement le cas et tu n’as pas besoin de l’entendre ou ces mots, dit avec une bonne intention, renforce ton impression d’infériorité. Difficile de s’affirmer, lorsque l’on sent au fond de Soi qu’à la moindre remarque, la moindre moquerie, je m’effondrerai comme un vulgaire château de carte.

 

Nous n’avons pas conscience lorsque nous sommes enfermés dans notre enfer personnel, de la force que nous avons au fond de nous, de tout ce que nous sommes capable de faire lorsqu’on se laisse la chance d’être la personne que nous cachons au fond de nous.

Il faut parfois l’aide de l’extérieur, des regards et paroles bienveillantes pour comprendre que nous vivons dans une illusion, dans notre réalité et qu’il existe un autre chemin, plus coloré, plus joyeux.

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Peut-on trop donner ?

Peut-on trop donner ?

 

« Mettre quelque chose en la possession de quelqu’un », voilà la définition de Donner selon le dictionnaire « Le Robert ».

 

Donner de son temps, de son énergie, de son amour ou plus factuellement donner de son argent ou ses affaires… peut-on trop en faire ?

 

Il a été scientifiquement prouvé que le don stimule des zones cérébrales intervenant dans la sensation de plaisir d’où une sensation de bien-être. Donner fait aimer sa vie et a même des conséquences positives pour le cœur.

Donner permet de trouver du sens, d’avoir la sensation de s’impliquer en étant vecteur de changements.

 

Bref il a de nombreux avantages à donner, peut-on trop en faire ?

 

En fait, cela dépend de ton intention de départ.

 

Si tu donnes en attendant un retour : une attention, de l’amour, de la reconnaissance, une validité…alors oui tu vas trop donner dans l’espoir, inconscient, que l’extérieure réponde à ton besoin.

Personne ne pourra te donner tout ce que tu espères et c’est sur cette base que se créé des relations de dépendances et/ou une pression sur l’entourage qui voudra aider. Cela fera porter à ces derniers, une responsabilité qui n’est pas la leur mais la tienne.

 

En prenant ta responsabilité, c’est-à-dire en reprenant ton pouvoir intérieur, tu pourras répondre à tes propres besoins. Dans ce cas, tu ne chercheras à donner pour recevoir et combler un manque.

 

A ce moment-là, tu donneras parce que tu as envie de contribuer, d’apporter.

 

Dans ce cadre-là, il n’y aura pas d’attente de retour, ni même d’un merci. Parce que l’élan de faire un don est le plus et la récompense se fera par ton ressenti et les apports cités au début de cet article.

Il ne sera pas possible de trop donner car tu auras d’abord répondu à tes besoins, tu auras appris à t’écouter et tu donneras à hauteur de ce que tu peux, de ce qui fait sens pour toi, de ce qui est juste pour toi et pour les autres.

 

A la question : peut-on trop donner ? Les deux réponses sont donc valables selon ton intention.

 

Et toi qu’attends-tu quand tu donnes ?

 

 

Obésité: ma relation avec les hommes

Obésité: ma relation avec les hommes

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Ma relation avec les hommes

 

Dans le dernier article, je vous résumais brièvement comment j’en étais arrivée là. Je vais désormais entrer un peu plus dans le détail de certaines problématiques, sachant que là encore il s’agit de mon interprétation personnelle de la situation.

 

A quel âge avez-vous vécu votre première histoire ?

 

L’âge moyen du premier baiser en France est 13 – 14 ans. Cela a eu lieu un peu plus tard me concernant.

 

Au collège, moment des premiers flirts, mes meilleures amies, danseuses, jolies avaient des prétendants. A côté, en surpoids (oui parce qu’avant l’obésité il y a plusieurs stades…) avec des vêtements ne me mettant pas en valeur, j’étais d’office la bonne copine qu’on approchait pour en apprendre davantage sur mes amies.

 

Petit aparté : ce stratagème ne fonctionne pas, la bonne copine ne dit que ce qui a été prévue par le groupe.

 

Il y a 20 ans, les magazines, les publicités et les séries (je suis de la génération sitcom du club Dorothée) mettaient déjà en avant la minceur comme une norme.

A l’adolescence, il n’y a pas de nuance de gris, uniquement du blanc et du noir. Le moindre détail devient d’une importance cruciale dans la vie. Et faire partie d’un groupe, être intégré est essentiel à cet âge.

 

Les garçons veulent entrer dans le moule et sortir avec des filles minces. Inconsciemment, je trouvais cela normal et me comportais naturellement comme la super copine.

Voilà pourquoi mes premiers émois, sourires complices, bisous en cachette ont été vécus par transfert, à travers mes amies (cela m’a permis de commencer à développer mes qualités d’écoute). 

 

Le collège ne dure que 4 ans. Ce n’est rien dans une vie. Mais lorsque l’on se sent différente, jugée, moquée… Chaque journée de cours semble interminable.

 

Le lycée est un autre monde, plus grand, avec des adolescents plus âgés donc plus réfléchis en théorie.

Mon poids était plus important, ma confiance en moi au plus bas et la relation avec moi-même était compliquée.

Je me positionnais naturellement comme la bonne copine, comme avant. Les habitudes ne s’efface pas comme cela, que cela concerne le comportement ou les pensées et donc lorsqu’on s’intéressait à moi, je ne comprenais pas pourquoi.

 

Comment pourrait-on m’aimer alors que moi je ne me supportais pas ?

 

Les études vont pratiquement toutes dans le même sens : l’obésité est repoussante. De plus, les adolescents, sensibles au regard des autres,  influencés par les médias, voient dans le poids un sujet de préoccupation physique majeur. Plus d’1 adolescent sur 2 (55%) affirment ainsi qu’être mince est essentiel pour eux (Ipsos santé).

 

Ma question était donc dure mais je me la suis posée pendant des années. Comment je pouvais démarrer une relation avec ce ressenti ?

Je n’avais pas les mots à l’époque pour exprimer mon mal-être, c’était visible autrement : le cercle vicieux de la nourriture, l’isolement,  les vêtements amples et noirs…

 

J’avais créé ma propre dualité avec l’envie d’être amoureuse et aimé en retour…mais en parallèle, j’étais mon propre bourreau, responsable de ce manque que je créais moi-même.

 

Parce que oui, « une grosse » n’est pas « la fille » avec qui on veut être vu au lycée même si tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier.

Cette période de transition vers la vie d’adulte est déstabilisante pour beaucoup, on se cherche et il est facile de croire qu’il n’y a pas d’issue, que c’est comme ça et pas autrement.

 

Je me disais que tout serait plus simple si j’étais intéressée par les femmes, j’avais plein d’amies super sympas et elles je les laissais entrer dans ma vie… mais voilà, nous ne choisissons pas notre attirance. Et surtout, avec des « si » nous refaisons le monde alors que tout part de nous.

 

Je me suis rendue compte il y a peu, en retombant sur des poèmes de l’époque, que j’attendais qu’un homme vienne par son amour me sauver, me rendre heureuse, me permettre de m’aimer et de m’accepter comme je suis…

Je mettais toutes mes attentes dans « mon sauveur », celui qui m’aimerait et saurait m’approcher malgré mon bouclier…

 

Avec un tel mode de pensées, un manque d’amour pour moi, des complexes sur mon physique et mon manque d’expérience, je suis restée célibataire et meurtrie par cela.

 

Que se passe-t-il lorsque vous mélangez tous ces ingrédients ?

 

Cela s’est traduit par un premier petit ami qui ne répondait à aucune de mes attentes et envies, il était loin le prince charmant sur son grand cheval blanc… Une relation de quelques mois, en mode sauveuse… à me perdre et ne pas du tout vivre l’idylle que je m’imaginais petite fille, comme beaucoup de mes amies qui n’avaient pas de problème de poids.

 

Ce vécu provoque 3 choses :

  • Je fais attention à ce que je lis à ma nièce de 6 ans pour ne pas lui ancrer qu’un beau prince charmant va venir la sauver et qu’ensuite elle sera heureuse grâce à lui…
  • Je conseille à toutes femmes de d’abord commencer à s’aimer Soi avant de chercher une moitié ;
  • Je laisse toujours peu d’hommes entrer dans ma sphère intime, que ce soit amoureuse ou amicale, mais désormais je les choisie mieux.

 

 

 

Aujourd’hui, je me rends compte que les difficultés de l’époque sont loin et que cela ne m’a pas empêché de me construire.

Les empreintes négatives s’effacent au profit du positif que je mets dans ma vie. Si à l’époque, on m’avait dit ce que je deviendrai, je ne l’aurai pas cru. J’étais trop ancrée dans mes souffrances. Mais j’aurai peut-être aimé qu’une adulte vienne partager sa vulnérabilité, son vécu et son évolution pour entrevoir un rayon de soleil.

 

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Motivations pour devenir thérapeute

Motivations pour devenir thérapeute

En 2020, je débutais une formation pour devenir thérapeute. Notre enseignant nous a demandé une dissertation sur notre motivation à pratiquer ce métier.

Voilà ma réponse de l’époque.

Le mot thérapeute vient du grec ancien « therapeutés » signifiant « celui qui prend soin de quelqu’un ».

Parmi mes prises de conscience de ces derniers mois, il y a notamment le fait que je ne contrôle rien et que je me trouve là où je dois me trouver.

Partant de ce postulat, il m’est difficile de dire aujourd’hui que je veux exercer le métier de thérapeute. Je ne sais pas ce que cette formation va engendrer comme changement, ni où j’en saurais dans un an et encore moins si je serai enthousiasmée par ce métier que je connais uniquement dans la théorie. Ma motivation actuelle est le fruit de mon imagination. Au-delà des connaissances que nous allons acquérir dans cette formation, il va me falloir de l’expérience avant de dire « je veux devenir » et peut-être que je ne le dirai jamais mais exercerai.

Dans tous les cas, thérapeute ou non, j’ai vraiment envie d’aider et d’apporter, du mieux que je peux aux autres. La forme que cela prendra ? Seul l’avenir nous le dira.

Dois-je avoir souffert pour devenir thérapeute ou est-ce pour sortir de la souffrance que j’aimerai devenir thérapeute ?

Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avoir tout vécu pour pouvoir aider les autres, par contre, il est indispensable, pour vraiment aider, d’avoir travaillé sur ses propres souffrances afin de pouvoir guider l’autre en restant neutre, connecté à la personne et non à notre histoire. Il est impératif également d’avoir développé des qualités essentielles à ce métier : la validation de la personne, le non jugement, la bienveillance…

La vie a joué son rôle apportant ses moments de joie, en majorité circonstancielle, et des périodes plus difficiles qui furent pour moi de vraies souffrances dans mon interprétation de la réalité. L’ignorance est le mot adéquat, que ce soit face à mes illusions mais surtout à la durée de ce ressenti.  De ce que le monde médical appelle une dépression à 14 ans à une obésité morbide, j’ai été malveillante envers mon corps et avec mon esprit pendant des années et encore aujourd’hui parfois. Et ce n’était que la partie visible de l’iceberg. La partie immergée a encore des parties inconnues, même pour moi. Je verrai ce que la partie introspection de la formation fera ressortir.

En attendant je suis consciente des empreintes invisibles qui m’ont façonnées au fil du temps : profond sentiment de solitude, manque d’amour, manque de considération pour moi-même. J’ai fait partie de ses ados qui attendent l’amour comme un sauveur : « on va m’aimer et tout ira mieux, j’en vaudrais la peine »… 

Des années à changer de masques pour donner l’impression que tout va bien, même à moi-même ; à m’adapter aux autres pour essayer de me persuader que j’ai ma place dans cette société que je ne comprends pas, que j’ai de la valeur et que demain sera différent…

Une routine s’était installée. Ma vie était une pièce de théâtre et je changeais de rôle tellement souvent que je ne savais pas répondre à des leitmotiv : « qu’est-ce que je veux ? Qui suis-je ? A quoi je sers ? ».

Médicalement mon cœur battait, j’avais une activité cérébrale donc j’étais en vie. Mais  intérieurement, psychologiquement, ce n’était pas ce que je ressentais. J’avais l’impression qu’autour de moi tout le monde s’était trouvé et construisais sa vie alors que j’étais à contre-courant.

Cette sensation de ne pas être d’un grand intérêt m’a permis de développer certaines qualités d’observation et d’écoute en premier lieu et cela a donné naissance à une profonde envie d’aider les autres.

L’intention était là mais qu’en était-il de mes motivations?

M’occuper des autres me permettait de me sentir utile. J’avais l’impression que ce que j’avais vécu servait finalement à d’autres personnes. Je me sentais accueilli par les gens en difficulté qui appréciaient qu’on les écoute. Cela me permettait de remplir un vide, de me détourner de moi, de mes soucis. Je n’avais pas à me poser la question pour savoir ce que je voulais ou quels changements appliquer. J’étais occupée à aider les autres donc je n’avais pas besoin de penser à moi, d’analyser ce que je vivais. Inconsciemment, j’essayais de me soigner moi-même et j’apportais aux autres ce que j’aurais voulu avoir pour moi. Je vivais ma vie par projection à travers celle des autres ou dans mon imagination, là où tout était possible et où tout se passait bien.

A partir de là, je nourrissais ma souffrance dans l’ignorance des mécanismes de l’esprit.

La vie m’a amené à découvrir les neurosciences. Comprendre le cerveau pour aller mieux, voilà ce que je voulais apprendre et rajouter à mes bagages. 

Mon cousin m’a alors parlé de David Lefrançois et en allant sur sa chaîne Youtube je suis tombée en plein lancement de la NeuroBusiness School. Mon évolution personnelle à travers le coaching offert m’a donné envie de faire la même chose pour aider les gens. Donc direction l’Institut des neurosciences appliquées, l’école de David Lefrançois, où pendant 6 mois, j’ai appris les techniques de coaching personnel et professionnel spécialisées en neurosciences motivationnelles. J’en suis sortie avec une mention, une panoplie d’outils, des envies plein la tête mais pas pour autant de perspectives d’avenir.  

Un parcours introspectif m’a permis, d’avancer sur beaucoup de choses, de lâcher énormément de mes peurs et de mes doutes. Je vois désormais la vie autrement et j’ai pu expérimenter la foi et l’enthousiasme.

Malgré ces avancées, quand tu m’as parlé de la formation de thérapeute, je n’ai pas adhéré tout de suite. Mon choix de travailler avec des entrepreneurs sur la performance (bien que je n’aime pas ce mot) était délibéré. J’avais conscience que je fuyais la souffrance. J’étais une éponge beaucoup trop sensible pour cela.

« Tu es une personne de cœur, tu n’as pas le choix » m’as-tu dit en riant.   

Il m’a fallu plusieurs semaines pour arriver à m’imaginer dans cette posture. Cela a eu lieu pendant que je marchais, en pensant à ma tante en difficulté depuis des années. Je me suis visualisée en train de l’aider sans rentrer dans son histoire personnelle comme tu le proposes. Je n’avais pas à me confronter au quotidien des personnes et à leurs souffrances.

Mon « oui » a tout de même été timide. Je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir des appréhensions sur mes compétences, je me confrontais à mes peurs et à mes limitations. Mes difficultés à lâcher-prise se font ressentir sur ce plan-là. 

J’ai, à plusieurs reprises, imaginé un cabinet dans un futur chez moi.

Ce que j’y fais change tout le temps en fonction de mon parcours et de mon processus personnel. Alors oui en ce moment, il m’arrive de me visualiser en thérapeute faisant en parallèle de l’énergétique pour pouvoir travailler sur les personnes en profondeur sur différents plans. Je visualise même le cocooning des lieux, les touches de couleurs, la luminosité chaleureuse…

J’ai encore beaucoup de capacités à développer, notamment pour me connecter à l’autre et sortir de mes peurs de mal faire.  

Je vais donc opter pour l’option « pas d’objectif » comme je l’ai fait lors de mon opération de l’obésité. Je voulais laisser mon corps faire sans me mettre la pression, là je vais laisser mon esprit faire de la même manière, du moins jusqu’à ce que cela s’éclaircisse, que mes capacités se révèlent.

Je dois être au clair avec moi-même et là j’ai encore des contractions. Autant les vivre maintenant pour débloquer quelques portes et pouvoir apporter davantage à mes clients plus tard.

Je suis mon propre obstacle encore j’en conviens. Les choses se mettent en place doucement et mon discours intérieur change aussi tout comme ma vision sur la vie.

Dans tous les cas, je ne compte pas chercher à devenir mais plutôt essayer d’Être.

Je suis ce que je suis ici et maintenant et c’est parfait comme ça.