chronique d’une ancienne obèse: amis et famille

chronique d’une ancienne obèse: amis et famille

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Amis et famille

 

Vous arrive-t-il de faire un arrêt sur image et de vous demander où tout a basculé ?

 

Comment suis-je passée de la petite fille regardant la campagne environnante, sentant les roses, me croyant la reine de la Nature, à ce que je suis aujourd’hui ?

Je pensais que tout était possible, que la magie se trouvait partout et que mes mains faisaient fleurir les fleurs…à l’inverse, je me retrouvais recroquevillée dans un corps qui m’insupportait où je pleurais tous les soirs.

 

Pendant des années, enfermée dans un monde sombre, dans le monde que je mettais créé, j’avais l’impression que la douleur faisait partie de moi.

J’avais emmuré la petite fille joyeuse, confiante et rêveuse. Dans cette structure, les relations ne sont pas évidentes.

 

J’ai pu faire référence dans les articles précédents, de mes blessures induites par le comportement et/ou les mots de certaines personnes.

A cette époque, étant complètement attachée au regard des autres, cela a eu des répercussions sur mon attitude au quotidien.

 

Dans un premier temps, je n’allais jamais vers les autres. Je me mettais plutôt en mode « observatrice », en retrait. J’aurai souhaité me mettre dans un trou de souris.

J’étais tout de même accessible et souriante mais je restais sur mes gardes et il me fallait beaucoup de temps pour me confier.

La peur du rejet était toujours là en toile de fond et je me suis fait prendre à mon propre piège.

Pour ne pas souffrir, pour ne pas me sentir rejetée, je prenais moi-même, inconsciemment du recul. A force de donner moins de nouvelles, de ne pas venir aux soirées…les liens se coupaient progressivement.

Ne pouvant pas changer un fonctionnement dont je n’avais pas conscience, j’ai reproduit ce schéma à plusieurs reprises, même devenue adulte.

Aujourd’hui, mes plus anciennes amitiés ont 20 ans, uniquement parce que mes amies ne m’ont pas laissé m’auto-saboter, elles ne m’ont pas laissé m’éloigner.

 

Dans un deuxième temps, ma difficulté à prendre les choses comme elles viennent, mes peurs m’ont conduite à souvent m’isoler et à me perdre moi-même.

Pour être accepté, pour ne plus avoir mal, je m’adaptais aux autres continuellement. J’étais et il m’arrive encore de l’être, celle qu’ils avaient besoin que je sois.

Cela a eu plusieurs avantages : les gens peuvent être eux-mêmes avec moi, ils n’ont pas peur d’être jugé, ils se sentent écoutés voir compris parfois. Quant à moi, j’ai appris des autres, je sais m’adapter et j’ai appris à me connaitre par rapport aux reflets renvoyés…

Par contre, je me suis aussi totalement déconnectée de moi à plusieurs niveaux :

  • Emotionnel : manger ses émotions, ce n’est pas les accueillir et écouter le message derrière ;
  • Corporel : ce corps n’était qu’un poids pour moi ;
  • Relationnel : qui suis-je ? A m’oublier face aux autres, à ne pas m’écouter pensant que j’avais tort, à m’enfermer pour avoir un faux sentiment de sécurité, je ne savais même plus ce que j’aimais ou avais envie de faire. La seule certitude est que j’avais ce désir de plaire et d’être comme tout le monde.

 

Afin d’oublier ce ressenti, j’ai cherché à tout contrôler dans ma vie au lieu de la vivre. Je me suis sentie très seule même en étant entourée et je me suis habituée à cette situation. Je n’ai donc pas cherché à entrer en contact avec d’autres personnes, bien au contraire, me punissant moi-même en ne m’apportant pas ce que j’avais besoin. Je me suis empêchée de créer de bons souvenirs, alors que cela m’aurait aidé à avancer.

L’amitié est précieuse dans une vie mais comme toutes relations, cela ne doit pas être une béquille.

 

 

Mon grand-père était très sportif depuis toujours. Il en a donc fait faire d’office à ses enfants et avait cette affinité avec ses petits-enfants. Mais l’activité physique n’a jamais été mon truc. Les cours de sport en primaire n’en étaient pas, et ma seule activité extra-scolaire de l’époque était le club d’échec.

Ma prise de poids et mes difficultés n’ont donc pas été compris par lui ce qui engendrait des conseils maladroits tournant autour de la discipline. Difficile de nous retrouver sur le même plan, lui qui avait connu la guerre et la faim et moi l’adolescente en souffrance qui mangeait pour essayer de faire face.

 

De plus, adolescente, je n’appréciais pas du tout l’inégalité de la vie. Mon frère pouvait manger une pizza entière au goûter et rester mince alors que moi je grossissais à la vue d’une barre de chocolat…

Il est vrai qu’il était beaucoup plus actif que moi et que je ne me contentais pas de regarder le chocolat en général. Mais n’étant pas très portée sur une vision à long terme du fonctionnement de l’organisme et des effets de la nourriture, j’étais juste frustrée et jalouse de lui.

 

Les relations familiales sont complexes parfois. Pour ma part, elles étaient liées à mon état d’esprit.

Je ne supportais pas mon corps, je souffrais, je ne voyais pas le bout du tunnel donc la moindre remarque d’un membre de ma famille sur mon poids provoquait cris, pleurs, excès de colère et coups dans les murs.

L’ironie de la situation était que les non-dits ne m’apaisaient pas, au contraire.

Le silence me donnait l’impression d’être incomprise et me faisait me sentir encore plus seule.

 

Dans un cas comme dans l’autre, peu importe ce que pouvait dire ou faire mes proches, je m’isolais et les rejetais.

Comment pouvait-il comprendre ce que je vivais ? ce que je ressentais ?

 

Bien sûr, si j’analysais chaque instant, je pourrais dire qu’il y a eu des erreurs, des incompréhensions mais au fond nous avons tous réagi et fais face comme nous le pouvions, dans nos réalités respectives avec l’affect de l’époque.

 

Pour en revenir à ma question initiale, je ne pense pas qu’il y a un moment précis où tout bascule. Nos choix, notre vision des choses, notre ressenti et nos réactions proviennent d’un ensemble de facteurs qui interagissent dans l’arrière-plan de la conscience.

C’est lors d’une introspection plus profonde que j’ai pu prendre du recul sur ce que je vivais, ce que j’avais vécu et comprendre les mécanismes qui s’enclenchaient.

Je ne pouvais pas avoir des autres ce que je ne pouvais pas me donner.

Par contre, en changeant ma relation avec moi-même, j’ai pu commencer à ouvrir la porte vers l’extérieur. Et dès que j’ai travaillé sur moi, j’ai pu accueillir toutes les belles personnes que la vie mettait sur mon chemin et vivre de vrais bons moments.

 

Je ne peux pas revenir sur le passé et ma perception des choses de l’époque mais je peux continuer à apprendre à me connecter à ma boussole intérieure pour me diriger vers le soleil et saisir tous les moments de joie que je capte désormais.

 

Il y a quelques jours, j’ai dit à un ami que tout n’était que changement. Cette simple phrase lui a fait peur. J’ai pu le comprendre car c’est un fait difficile à accepter lorsqu’on se rassure en essayant de tout contrôler, comme j’ai pu le faire des années et comme il m’arrive encore d’essayer de le faire.

Aujourd’hui cette phrase me rassure et m’apporte beaucoup. Elle m’invite à ne pas m’identifier aux difficultés et douleurs que je vis car tout change et elle me permet de profiter pleinement des moments de joie et d’accalmie comme je sais que rien ne dure.

 

Maintenant, je remercie ce passé qui m’a fait prendre conscience de mes souffrances et qui à travers mes études, ma persévérance et mes rencontres me permettent d’aller vers cette harmonie intérieure et cet éveil à moi-même.

 

 

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Courses et shopping

Courses et shopping

 Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Courses et shopping  

 

Faire ses courses au drive est une nouvelle habitude. Il y a encore quelques années, je devais, comme des milliers de personnes, me rendre dans un supermarché.

C’était plutôt anodin, un caddy ou un panier, quelques courses, le passage en caisse et voilà…

Mais c’était sans compter sur le regard des autres et leur jugement.

 

Être obèse est souvent stigmatisé.

Si tu en es là, c’est de ta faute : « tu manges n’importe quoi, ne te bouges pas… ».

C’est considéré comme un manque de volonté pour certain et de la fainéantise pour d’autre.

 

Vous arrive-t-il d’acheter de la glace, des bonbons, du chocolat, des viennoiseries, du fromage, des chips…bref quelque chose entrant dans la catégorie calorique ?

C’est plutôt commun mais en étant obèse, j’étais cataloguée « C’est normal que je sois comme ça ».

 

Après des remarques, sous-entendus et regards appuyés dans ce sens, deux phénomènes se mettent en place.

  • Je me sentais mal de faire les courses ;
  • Je suis devenu parano, à vouloir expliquer que j’ai acheté des fruits et des légumes à un producteur local, que tout ça n’est pas juste pour moi…

En réalité, tout le monde ne regarde pas le contenu de mon caddie et il n’y a que dans la publicité que les caissières analysent ce que j’achète.

Mais marquée par quelques personnes, le doute et le mal-être étaient devenus constants.

 

Ce sentiment n’est pas limité au supermarché, j’ai ressenti ce jugement à la boulangerie ou en mangeant à l’extérieur.

Une fois, sur une brocante, derrière mon stand, je mangeais quand un couple s’est arrêté, l’homme disant « vous n’allez pas manger tout cela ? ».

Surprise, j’ai répondu que non, cette salade de pommes de terre était pour tout le monde…

Mais oui, en tant qu’obèse, j’ai eu le droit à un traitement personnalisé, des inconnus s’arrêtant, jugeant et me donnant l’envie de me recroqueviller, la boule au ventre.

 

Une étude parue dans « Obesity » montre que les personnes victimes de  « Fat shaming », c’est-à-dire de moqueries… se renferment sur elles-mêmes, consomment davantage de calories, cessent de pratiquer une activité physique, créant un cercle vicieux…

 

J’ai pu dire à plusieurs reprises que « je m’en foutais du regard des autres »…mais c’était faux.

J’essayais de me persuader moi-même mais j’étais touchée, je me sentais rejetée, jugée et mal dans ma peau.

 

Ce qui est ironique, c’est que même après avoir perdu du poids, je me retrouvais à la caisse du supermarché à vouloir justifier mes achats. Les empreintes négatives ont laissé des traces profondes que n’efface pas mon physique actuel.

C’est vraiment avec une longue et profonde introspection ainsi que la création d’empreintes positives avec mes amies que j’ai lâché ce discours interne, prenant même plaisir à manger un cookie en balade, à la vue de tous…

Aujourd’hui je sais que je suis responsable de mes souffrances.

Je ne peux pas empêcher les autres de parler, de me juger mais accueillir les évènements ne dépend que de moi.

 

 

Pour rester dans la lignée des magasins, un autre phénomène problématique en tant qu’obèse est le shopping. Dans les séries américaines, tu vois des femmes avec des tenues grandes tailles magnifiques et qui les mettent en valeur. Je n’ai pas trouvé cela en France à un prix abordable.

 

Ici, il faut déjà repérer les boutiques qui vendent des grandes tailles et entendons-nous bien, le 42-44 n’est pas une grande taille pour moi !

Les séances de shopping entre copines sont parfaites pour se sentir à part et frustrée. J’ai pu acquérir une belle collection d’accessoires (une écharpe est taille unique en général…) avant de renoncer à cette pratique qui n’était plus un plaisir.

 

Pourtant plus de 40% des femmes s’habillent en taille 44 et plus.

Si cette cible n’est pas à négliger, elle est plus contraignante pour les boutiques. La morphologie des femmes rondes varie davantage qu’une femme mince.

Ventre, cuisses, poitrine changent en fonction de la personne, il faut donc avoir un certain savoir-faire pour proposer des vêtements adéquats. C’est un investissement que peu de marques font. D’autant plus qu’être associée à de la grande taille n’est pas valorisant pour elles.

 

Heureusement, il existe des magasins moins discriminants avec une grande variété de choix. Le rayon grande taille est souvent le plus petit du magasin, au fond ou dans un coin mais parfois j’ai pu y faire de surprenantes trouvailles.

Je pense qu’il y a une petite incompréhension de la part de certains stylistes mais tous les goûts sont dans la nature…

Personnellement, je n’adhère pas trop au concept : ultramoulant, court et multicolore ou au contraire, terne et large comme un sac à patate…Il y a des entre deux dans d’autres pays mais pas dans les magasins que je fréquentais.

 

De plus, être obèse implique d’avoir du budget et de savoir se projeter.

Un même manteau dans une grande enseigne était 3 fois plus cher en 50 qu’en 38. Alors oui, il faut plus de tissus, j’en conviens mais il n’y aurait pas une petite exagération là ?

En fait, tout est dans l’offre et la demande expliquent ces boutiques. Il y a moins d’achats en taille 50, soit moins d’économies d’échelle dues au nombre de pièces achetées, le prix de revient est donc plus important.

 

Quant aux sous-vêtements, au-delà du bonnet D, si je ne voulais pas un truc de grand-mère, je devais commander sur internet. Il faut mieux ne pas être adepte des essayages.

 

Tout cela peut tenir de l’anecdote face aux drames qui arrivent tous les jours dans le monde.

 

Devoir acheter des bottes sur internet parce que « mollets larges » ne veut rien dire en France ou ne pas pouvoir fermer complètement ses bottines pour laisser le sang passer, peut donner lieu à de vrais rigolades si l’histoire est bien racontée.

Mais au quotidien, être obèse impliquait suffisamment de souffrances pour que je n’ai pas, en plus, à galérer pour seulement m’habiller et avoir des tenues dans lesquelles je me sentais bien, mise en valeur et qui me valorisaient.

 

Aujourd’hui, je ne vais quasiment plus dans les boutiques donc cela a peut-être changé.

Il est vrai que ma façon de consommer a évolué. Je ne cherche plus à « avoir » pour « être ». J’achète d’occasion en privilégiant la qualité à la quantité et en ne cherchant plus à rentrer dans un moule ou à posséder pour avoir l’impression d’exister.

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Poids et harcèlement

Poids et harcèlement

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

Poids et harcèlement

La vie est un cycle dans lequel s’entrecroise une multitude d’autres cycles. L’étape de la  scolarité par exemple, se découpe en plusieurs phases : le primaire, le collège, le lycée…

D’enfants jouant ensemble aux billes, au foot, à la balle au prisonnier…pendant les récréations, cela évolue en groupes d’adolescents se comparant, se jugeant voir s’infligeant certaines souffrances…

Besoin d’Etre en dominant l’autre, besoin d’individualité et de reconnaissance, besoin de faire partie d’un groupe et d’être validé par les autres…tout cela se manifeste tout au long de cet apprentissage.

D’où vient ce besoin d’un bouc émissaire ?

Il n’y a pas besoin de grand-chose pour être une source de moquerie : les vêtements que l’on porte, son physique, son comportement décalé, une situation personnelle différente…

1 élève sur 10 serait victime d’harcèlement scolaire à l’école, voilà les derniers chiffres de 2019.

J’ai pu en entendre des choses sur moi : grosse vache, thon, la grosse, gros tas… quelques mots prononcés ici et là pour faire rire ou pour se rassurer en se donnant de l’importance.

Il y a seulement un petit point négligé dans cet échange, qui n’en n’était pas un en réalité car je me taisais et baissais la tête, le poids des mots se transformait en maux.

Ce n’est pas mon poids qui me posait problème au début, même si c’était un symptôme face à mon mal-être, mais la réaction des autres qui m’a blessée et m’a fait entretenir un cercle vicieux : je suis mal, je mange, je prends du poids, on se moque, je le prends mal, je me rejette, j’essaie de faire taire la douleur avec de la nourriture… c’était ma solution de l’époque.

Les adolescents ayant été la cible de moqueries et de harcèlement au sujet de leur poids,  présentent, une fois adultes, un risque d’obésité en moyenne deux fois plus élevé que les autres, conclue une étude de l’université du Connecticut.

Les mots sont souvent rejoints par des réflexions, des piques, des moqueries, des jugements…c’est facile face à quelqu’un qui ne réponds pas et c’est drôle devant les autres.

Pourquoi n’ai-je rien dit ?

Petite, on m’a appris à répondre aux imbéciles par le silence. C’est ce que je me disais mais au fond de moi j’espérais qu’en ne disant rien, les gens allaient se lasser et passer à quelqu’un d’autre (c’est égoïste mais c’est la réalité, j’espérais secrètement que cela serait le tour d’une autre personne pour être un peu en paix).

Ensuite je me disais que j’avais l’habitude et que cela n’avait pas d’importance.

Ce leitmotiv était faux, tout était douloureux. Mais au fond je trouvais cela normal, j’étais grosse, c’était ma faute… Mon estime était au plus bas et ma vision de la vie plutôt sombre, comme les vêtements perpétuellement noirs que je portais.

Voilà comment en quelques mois, je suis passée d’une petite fille souriante et joueuse à une ado pour qui c’était une vraie souffrance de sortir de chez elle.

Je faisais les 100 pas chez moi, visualisant chaque moment de ma journée en espérant pour que tout se passe bien ou plutôt que rien ne se passe aujourd’hui. J’essayais de contrôler l’incontrôlable à la force de mes pensées, c’est ce qui me permettait de réussir à sortir.

Je retenais mon souffle toute la journée, toujours sur le qui-vive pour être prête au cas où…jusqu’à la libération, le soir, dès la porte de chez moi fermée.

Enfin quelques heures pour souffler et être tranquille…

Le harcèlement moral est courant pour les personnes en surpoids et obèses.

Parfois, comme pour moi, cela va plus loin.

Une bousculade, un léger coup de pied… « la graisse empêche la douleur » m’a-t-on dit.

Alors non, biologiquement, la graisse n’a pas un effet « airbag ».

Un coup reste un coup. Un bleu passera rapidement mais la blessure psychologique qu’il engendre marque en profondeur.

Et ce geste n’a pas été effacé par les centaines de crêpes que je m’avalais au goûter dans l’imagination de mes détracteurs.

Quelle part d’ombre et quelles souffrances cachaient au fond d’elles toutes ses personnes ? S’en prendre au physique de quelqu’un est d’une simplicité enfantine. Se moquer, insulter, frapper quelqu’un n’est pas une source de bonheur. La pseudo satisfaction de se croire supérieur aux autres montrent une grande détresse.

Enfin cela, je le comprends aujourd’hui, après un travail sur moi de reconstruction et d’apprentissage des processus.

A l’époque, je ne voyais pas le bout du tunnel et je gardais tout pour moi engendrant dépression et phobie scolaire comme je l’ai évoqué dans l’article précédent.

63 % des enfants obèses sont victimes d’harcèlement scolaire.

Ma maison était mon sanctuaire et cela l’ai resté de nombreuses années. Encore récemment je ne parlais pas délibérément de ce qui me blessait ou de ce qui n’allait pas dans ma vie, donner un bâton pour me faire battre, non merci.

L’avantage est que cela a fait murir mes qualités d’écoute.

Le chemin pour sortir de cette souffrance a été très tortueux parce que là encore, je n’ai rien dit sur ce que je vivais ou ressentais. Mon corps l’exprimait en me rendant malade m’apportant des pauses dans ce quotidien en noir et blanc.

Harcèlement moral et violences physiques auraient pu être limités si j’en avais parlé mais pas forcément. Le passé est tel qu’il est. Essayer de le refaire à coup de « et si » ne change rien à ce qui a été vécu. Par contre ma perception actuelle et ce que je vis est de ma responsabilité.

Aujourd’hui je me réjouis en voyant se mettre en place des numéros (non au harcèlement, appelez le 30 20), des associations, des lieux de parole pour les personnes qui subissent ce traumatisme, et au fond, je me rends compte en écrivant ces mots que j’ai de la compassion pour les personnes qui m’ont fait subir cela.

Je sais désormais qu’elles étaient dans leur propre souffrance et j’ai compris aussi qu’utiliser la violence envers autrui a été destructeur pour elles également.

Alors qu’eux doivent vivre avec cela, pour ma part, j’ai appris à me relever et à me révéler.

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Obésité: mes tentatives pour perdre du poids

Obésité: mes tentatives pour perdre du poids

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Mes tentatives pour perdre du poids…

 

Petite déjà, ma courbe de poids était au-dessus de la norme, à peine de quelques millimètres puis en grandissant, elle me donnait l’impression de ne pas être « normale ».

Je sais qu’il n’y a pas de normalité en réalité mais plutôt un équilibre poids-taille synonyme de meilleure santé. Les attentes de la société sont en dessous de cette base qui donne lieu à des conditionnements, des jugements, de la culpabilité et parfois même un sentiment d’exclusion.

 

Avez-vous essayé de négocier avec votre balance pour qu’elle indique un autre chiffre ? J’ai fait plusieurs tentatives infructueuses, avec le plus souvent un résultat contraire.

L’échec est un vrai enseignant. Désormais, j’ai appris que :

– priver son corps de nourriture le met automatiquement en mode survie, il va donc stocker dès qu’il le peut ;

– la frustration rend obsessionnelle faisant ressortir le « goinfre » au fond de Soi ;

– les solutions rapides ne sont jamais efficaces sur le long terme ;

– la nourriture n’est qu’un intermédiaire. Essayer de la contrôler sans avoir réglé le problème en amont est le plus souvent vouée à l’échec.

 

Ces conclusions m’ont demandé de la pratique, j’y ai laissé quelques plumes et pris beaucoup de kilos.

 

Le collège a vraiment été un tournant pour moi vis-à-vis de mon poids, vis-à-vis de ma relation avec mon corps, vis-à-vis de mon mal-être en général.

Chez les adolescents, 1 fille sur 5 est au régime, entre 40 et 60% ont déjà fait un régime contre 20 à 30 % des garçons.

Biologiquement, une étude a prouvé qu’à 15 ans l’organisme a besoin de 500 calories en moins par rapport à un enfant de 10 ans (le besoin augmente plus tard) et c’est une période où l’activité physique chute en parallèle ce qui provoque une prise de poids.

 

Pendant cette période, j’ai mixé dépression et phobie scolaire. Ce mélange m’a plongé dans le monde médical. Il fallait vérifier le biologique avant de diagnostiquer l’esprit.

C’est impressionnant l’état dans lequel se met le corps lorsque l’esprit va mal… La somatisation n’a plus de secret pour moi, comme pour bien d’autre.  Un adolescent (11-15 ans) sur quatre est touché par des troubles somatiques réguliers.

 

Finalement, la conclusion était simple « tout était dans ma tête ».

Techniquement c’était exact mais quand tu le vis, que tu es mal, que tu ne sais pas pourquoi, cette réponse est blessante, culpabilisante et donne l’impression d’être incomprise.

Une dépression chez une patiente de 14 ans n’était pas une pathologie habituelle à l’époque. De plus, je n’étais plus une enfant mais je n’étais pas encore une adulte, il fallait jongler avec toutes ses données et mon extrême sensibilité.

 

Les recherches montrent que chez les 15-25 ans, les pathologies psychiques les plus fréquentes sont des épisodes dépressifs, d’anxiété et d’abus de substances. 75 % des jeunes en souffrance psychique ne sont pas pris en charge à cause d’une tendance à banaliser certains comportements en mettant cela sur le compte de l’adolescence.      

 

2 situations se sont croisées :

  • Pour soigner ma dépression, le cocktail anxiolytiques et antidépresseurs m’a fait grossir ;
  • Pour mon poids, j’ai été suivi par plusieurs diététiciens tout au long de mon adolescence et donc, seul le problème en surface était évalué.

 

Une étude britannique, portée sur douze antidépresseurs couramment utilisés a conclu à un risque de prise de poids accru pour les patients qui se sont fait prescrire ces antidépresseurs, et qui seraient 21% plus susceptible de connaître un épisode de prise de poids.

 

A ce moment-là, j’ai découvert les extrêmes du monde médical : des médecins et du personnel soignant fabuleux, positifs, à l’écoute…et des inconnus qui m’ont sermonnés, bousculés, dédaignés et soumis à des rééquilibrages alimentaires clés en main.

 

Le résultat n’a pas été des plus efficaces : je n’aimais pas le ¾ des recettes proposées et me lassais vite de ce qui m’était conseillé ; le problème sous-jacents (comme je l’ai évoqué dans le chapitre 1) n’était pas traité.  Mes habitudes alimentaires reprenaient vite le dessus et je me décevais à chaque fois.

 

Cela m’a amené à l’étape 2 du mal-être.

Là, je mangeais « des saloperies » et je cachais les emballages pour les jeter hors de chez moi n’assumant pas mes compulsions.

J’ai aussi essayé de me faire vomir, n’arrivant pas à m’empêcher de manger et voulant perdre du poids…

Mes difficultés à y arriver m’ont empêché de tomber dans la boulimie.

 

Les troubles de l’alimentation sont des maladies complexes qui touchent de plus en plus les adolescents. Ils représentent la troisième maladie chronique en importance chez les adolescentes, leur incidence atteignant les 5 %.

 

J’ai commencé à voir un pédopsychiatre et une psychanalyse pendant cette période troublée. Cela m’a beaucoup aidé pour ma dépression, la priorité du moment, mon poids n’étant pas encore critique.

 

Au lycée, j’étais à l’internat. J’ai fait brièvement partie d’un groupe pour préparer, en fonction du menu de la cantine, un repas équilibré. C’était sans compter sur le choix qu’il restait lorsqu’on arrivait et le goût que cela pouvait avoir…

J’ai arrêté ce groupe après une remarque qui m’a blessée. Un soir où je n’étais pas bien, j’ai dit à l’infirmière que je ne comprenais pas pourquoi je ne perdais pas de poids malgré mes efforts. Elle m’a répondu « qu’il n’y avait pas de gros dans les camps de concentration ». C’est vrai que cela me remettait face à ma responsabilité mais c’était très violent pour moi à l’époque. Tel un animal meurtri, j’ai laissé tomber.

 

Ne supportant pas la queue le midi à la cantine où des centaines de personnes se regroupaient et poussaient pour entrer, j’ai commencé par arrêter de manger au déjeuner et je grignotais par ci par là au grès des ouvertures de paquets de biscuits et de bonbons de mes amis.

Il y a de la nourriture partout dans ce genre d’établissement mais rien de sain et d’équilibré.

 

Quelques années plus tard, adulte, je suis entrée dans un nouveau monde, celui des régimes miracles dans les magazines, sur internet ou dans les livres.

L’expression « régimes pour maigrir » atteint 4 200 000 résultats sur Google.

Et ils étaient vraiment efficaces…pour perdre et reprendre du poids. Dès la première semaine je perdais du poids à tous les coups. J’ai même été jusqu’à quasi 10 kilos avec l’un d’entre eux, ce qui m’a valu une trêve avec ma balance.

 

Mais ce qui devait arriver arriva. Face à la frustration, à un moment tu lâches et fait un écart, juste un, rien qu’un seul…puis un 2eme…puis un 3eme.

Et là plusieurs phénomènes entrent en jeu :

  • Tu es persuadée que quand tu te dis juste 1, tu vas t’y tenir ;
  • Tu trouves trop bon ce que tu manges et en même temps tu te culpabilises et t’insultes pour ta lâcheté ;
  • Face à ce discours interne et à ton ressenti, à un moment le phénomène de « foutu pour foutu » débarque. Et là comme son nom l’indique, il n’y a plus de raison et tu te lâches complètement sur tout ce qu’il ne faut pas. Le pire étant que tu ne prends plus aucun plaisir dans ce que tu manges, c’est devenu une nécessité, un lot de consolation

 

L’effet Yoyo des régimes est connus mais dans ma souffrance, j’ai espéré être une exception, avoir la force mentale pour avoir une expérience différente. Si autant de régimes sortent au printemps, c’était la preuve de leur inefficacité. Sans cela plus personne n’en aurait besoin et ne les ferait…

Mais j’ai persévéré à coup de salades et de pommes…

 

Résultat, aujourd’hui je me suis réconciliée avec les pommes (avec parcimonie) mais pas encore avec la salade. Lorsque je dois en manger en guise de repas, mon Moi intérieur hurle face à cette punition.

L’univers m’envoie donc des amis qui me font découvrir d’autres vinaigrettes, assortiments…pour découvrir des recettes n’ayant rien à voir avec mon ressenti de l’époque. Mais je ne suis pas encore au stade d’en commander au restaurant !

 

Pendant toutes ces années, on me parlait bien évidemment de faire du sport…

J’ai eu un vélo d’intérieur (qui a fini cet été à la déchèterie d’ailleurs après avoir passé des années dans le sous-sol de chez ma mère) et tout un attirail d’élastique et autre.

Je n’ai pas vraiment fait d’efforts dans la partie physique, déjà parce que je détestais le sport. J’ai vraiment souffert de mes cours d’EPS au collège (j’ai été dispensé au lycée après divers soucis aux chevilles et aux genoux, youpi) et un simple escalier devient une montagne quand tu es obèse.

J’ai d’ailleurs dû monter 4 étages pour passer les épreuves écrites de BTS pendant 4 jours, j’arrivais en haut essoufflée, rouge écarlate et en sueur. Certains surveillants en distribuant le sujet me regardaient avec un air « vais-je devoir appeler les pompiers ?» qui me faisait baisser les yeux, me sentant honteuse d’être ce que j’étais.

Cette difficulté physique est comprise par plusieurs médecins, c’est pourquoi ils recommandent la piscine !

Alors oui c’est top pour bouger en permettant à ton corps de ne pas porter son poids mais quand tu es très mal dans ta peau, que tu n’acceptes pas ton corps, et cela peu importe ton poids, tu ne veux pas te mettre en maillot de bain devant les autres…

Et les conseils, du genre « mais tu te fous du regard des autres » ne servent à rien. Ou c’est effectivement le cas et tu n’as pas besoin de l’entendre ou ces mots, dit avec une bonne intention, renforce ton impression d’infériorité. Difficile de s’affirmer, lorsque l’on sent au fond de Soi qu’à la moindre remarque, la moindre moquerie, je m’effondrerai comme un vulgaire château de carte.

 

Nous n’avons pas conscience lorsque nous sommes enfermés dans notre enfer personnel, de la force que nous avons au fond de nous, de tout ce que nous sommes capable de faire lorsqu’on se laisse la chance d’être la personne que nous cachons au fond de nous.

Il faut parfois l’aide de l’extérieur, des regards et paroles bienveillantes pour comprendre que nous vivons dans une illusion, dans notre réalité et qu’il existe un autre chemin, plus coloré, plus joyeux.

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Obésité: ma relation avec les hommes

Obésité: ma relation avec les hommes

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus restent les mêmes…

 

Ma relation avec les hommes

 

Dans le dernier article, je vous résumais brièvement comment j’en étais arrivée là. Je vais désormais entrer un peu plus dans le détail de certaines problématiques, sachant que là encore il s’agit de mon interprétation personnelle de la situation.

 

A quel âge avez-vous vécu votre première histoire ?

 

L’âge moyen du premier baiser en France est 13 – 14 ans. Cela a eu lieu un peu plus tard me concernant.

 

Au collège, moment des premiers flirts, mes meilleures amies, danseuses, jolies avaient des prétendants. A côté, en surpoids (oui parce qu’avant l’obésité il y a plusieurs stades…) avec des vêtements ne me mettant pas en valeur, j’étais d’office la bonne copine qu’on approchait pour en apprendre davantage sur mes amies.

 

Petit aparté : ce stratagème ne fonctionne pas, la bonne copine ne dit que ce qui a été prévue par le groupe.

 

Il y a 20 ans, les magazines, les publicités et les séries (je suis de la génération sitcom du club Dorothée) mettaient déjà en avant la minceur comme une norme.

A l’adolescence, il n’y a pas de nuance de gris, uniquement du blanc et du noir. Le moindre détail devient d’une importance cruciale dans la vie. Et faire partie d’un groupe, être intégré est essentiel à cet âge.

 

Les garçons veulent entrer dans le moule et sortir avec des filles minces. Inconsciemment, je trouvais cela normal et me comportais naturellement comme la super copine.

Voilà pourquoi mes premiers émois, sourires complices, bisous en cachette ont été vécus par transfert, à travers mes amies (cela m’a permis de commencer à développer mes qualités d’écoute). 

 

Le collège ne dure que 4 ans. Ce n’est rien dans une vie. Mais lorsque l’on se sent différente, jugée, moquée… Chaque journée de cours semble interminable.

 

Le lycée est un autre monde, plus grand, avec des adolescents plus âgés donc plus réfléchis en théorie.

Mon poids était plus important, ma confiance en moi au plus bas et la relation avec moi-même était compliquée.

Je me positionnais naturellement comme la bonne copine, comme avant. Les habitudes ne s’efface pas comme cela, que cela concerne le comportement ou les pensées et donc lorsqu’on s’intéressait à moi, je ne comprenais pas pourquoi.

 

Comment pourrait-on m’aimer alors que moi je ne me supportais pas ?

 

Les études vont pratiquement toutes dans le même sens : l’obésité est repoussante. De plus, les adolescents, sensibles au regard des autres,  influencés par les médias, voient dans le poids un sujet de préoccupation physique majeur. Plus d’1 adolescent sur 2 (55%) affirment ainsi qu’être mince est essentiel pour eux (Ipsos santé).

 

Ma question était donc dure mais je me la suis posée pendant des années. Comment je pouvais démarrer une relation avec ce ressenti ?

Je n’avais pas les mots à l’époque pour exprimer mon mal-être, c’était visible autrement : le cercle vicieux de la nourriture, l’isolement,  les vêtements amples et noirs…

 

J’avais créé ma propre dualité avec l’envie d’être amoureuse et aimé en retour…mais en parallèle, j’étais mon propre bourreau, responsable de ce manque que je créais moi-même.

 

Parce que oui, « une grosse » n’est pas « la fille » avec qui on veut être vu au lycée même si tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier.

Cette période de transition vers la vie d’adulte est déstabilisante pour beaucoup, on se cherche et il est facile de croire qu’il n’y a pas d’issue, que c’est comme ça et pas autrement.

 

Je me disais que tout serait plus simple si j’étais intéressée par les femmes, j’avais plein d’amies super sympas et elles je les laissais entrer dans ma vie… mais voilà, nous ne choisissons pas notre attirance. Et surtout, avec des « si » nous refaisons le monde alors que tout part de nous.

 

Je me suis rendue compte il y a peu, en retombant sur des poèmes de l’époque, que j’attendais qu’un homme vienne par son amour me sauver, me rendre heureuse, me permettre de m’aimer et de m’accepter comme je suis…

Je mettais toutes mes attentes dans « mon sauveur », celui qui m’aimerait et saurait m’approcher malgré mon bouclier…

 

Avec un tel mode de pensées, un manque d’amour pour moi, des complexes sur mon physique et mon manque d’expérience, je suis restée célibataire et meurtrie par cela.

 

Que se passe-t-il lorsque vous mélangez tous ces ingrédients ?

 

Cela s’est traduit par un premier petit ami qui ne répondait à aucune de mes attentes et envies, il était loin le prince charmant sur son grand cheval blanc… Une relation de quelques mois, en mode sauveuse… à me perdre et ne pas du tout vivre l’idylle que je m’imaginais petite fille, comme beaucoup de mes amies qui n’avaient pas de problème de poids.

 

Ce vécu provoque 3 choses :

  • Je fais attention à ce que je lis à ma nièce de 6 ans pour ne pas lui ancrer qu’un beau prince charmant va venir la sauver et qu’ensuite elle sera heureuse grâce à lui…
  • Je conseille à toutes femmes de d’abord commencer à s’aimer Soi avant de chercher une moitié ;
  • Je laisse toujours peu d’hommes entrer dans ma sphère intime, que ce soit amoureuse ou amicale, mais désormais je les choisie mieux.

 

 

 

Aujourd’hui, je me rends compte que les difficultés de l’époque sont loin et que cela ne m’a pas empêché de me construire.

Les empreintes négatives s’effacent au profit du positif que je mets dans ma vie. Si à l’époque, on m’avait dit ce que je deviendrai, je ne l’aurai pas cru. J’étais trop ancrée dans mes souffrances. Mais j’aurai peut-être aimé qu’une adulte vienne partager sa vulnérabilité, son vécu et son évolution pour entrevoir un rayon de soleil.

 

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Obésité: comment j’en suis arrivée là ?

Obésité: comment j’en suis arrivée là ?

Bonjour, je suis Nathalie et comme le nom de cette chronique l’indique, je suis une ancienne obèse. Je vais vous raconter mon parcours parce que nos histoires de vie ont beau être différentes, nos processus sont les mêmes…

 

 

Comment j’en suis arrivée là ?

 

Déjà pour commencer, il peut être pertinent que je vous dise où j’en étais…en 2016, au plus haut de mon poids, je pesais 131 kilos pour 1m64, soit une taille 52.

 

Ensuite, le premier constat est que j’en suis arrivée là en mangeant. Alors oui j’ai aussi une maladie de la thyroïde qui peut jouer sur le poids et mon appétit mais pour le coup, ma vraie problématique est la gestion de la nourriture, ou si je veux être précise, la gestion de mes émotions à travers la nourriture.

 

Ceci est accentué par les addictifs des produits transformés et leurs fonctionnements sur le cerveau, soit comment en mangeant nous devenons accros mais nous verrons cela dans un autre article.

 

 

Je vais commencer par vous parler de mon mode de fonctionnement de l’époque, qui se manifeste de temps en temps aujourd’hui mais là encore j’y reviendrai.

 

Pour fêter quelque chose : je mange

Je passe un bon moment : je mange

Je suis triste : je mange

Je me sens seule : je mange

Je m’inquiète : je mange

….

 

Bref pour résumé, la nourriture se trouvait partout dans ma vie quelque soit l’émotion que je ressentais.

 

Le second constat :

Je mangeais beaucoup de « saloperies », je me servais de assiettes disons copieuses (j’impressionnais mes collègues qui étaient des gars de terrain donc avec un bon coup de fourchette) et je grignotais : le trio gagnant pour entrer dans le cercle de moins en moins fermé de l’obésité

 

Aujourd’hui je peux vous dire, après des années d’expériences, qu’essayer de remplir un vide par la nourriture ne fonctionne pas, j’ai juste pris du poids et maltraité mon corps.

 

Mais à l’époque, je cherchais juste à m’anesthésier comme d’autres personnes peuvent le faire à travers d’autres addictions.

La nourriture pour moi était un besoin, une envie, un pansement, un réconfort, un partenaire, un plaisir, une fuite…et inconsciemment une autodestruction.

 

Pourquoi autant de malveillance envers moi ?

 

Je ne m’aimais pas, je ne m’acceptais pas, je ne me choisissais pas…et je me fuyais en faisant tout pour aider les autres. Cela partait d’un bon sentiment bien sûr et j’ai pu aider quelque personne mais inconsciemment je voulais être aimé, validé et savoir que je méritais mieux…

 

Il m’a fallu des années, toutes sortes de tentatives avec les échecs qui vont avec, pour prendre conscience de cela et comprendre qu’essayer de combler ne sert à rien.

Il est de ma responsabilité de découvrir ce qu’il me faut et de développer de la bienveillance envers moi afin de pouvoir donner et recevoir sans déséquilibre.

 

 

Lorsque j’ai commencé cet article, je n’osais pas parler de moi mais je me suis rendue compte de l’intérêt de ne pas se cacher et surtout de demander de l’aide.

 

Maintenant, je peux observer avec plus de sérénité les souffrances et les contractions que je m’infligeais depuis des années. Si ces chroniques peuvent apporter une prise de conscience en permettant de ne pas tomber aussi bas que moi ou d’en sortir plus facilement alors cette introspection publique est utile.

 

Nous sommes tous sur le même radeau donc n’hésitez pas à partager…

 

La suite de la chronique très prochainement.

 

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